Constat La plupart des livres pour enfants édités par les maisons d?édition algériennes ne répondent pas aux normes. Hormis le parascolaire destiné à des catégories ciblées et prématurément définies, les livres pour enfants, produits par les maisons d?édition algérienne et proposés sur le marché, visent seulement une seule frange : les enfants qui peuvent et savent lire. Les livres d?éveil, de bricolage pour la petite enfance (4 à 6 ans) et pour les jeunes (10 à 18) sont absents, ou sont carrément importés. Privée ainsi d?ouvrages intéressants, cette catégorie se rabat sur les Arlequins qui envahissent nos librairies et qui se vendent, selon certains, comme des petits pains, même à 400 DA ! Souvent, les parents achètent des livres identiques pour des enfants différents puisque sur la couverture des livres proposés, la catégorie d?âge, qui devrait être mentionnée, n?est jamais mentionnée, la norme internationale n?étant pas respectée ! Parfois, les couleurs, les images, les textes, le dessin, la couverture sont à revoir. Une situation qui peut être tout à fait normale puisque les maisons d?édition algériennes ne disposent pas de comité de lecture, l?éditeur compte sur son flair pour des raisons financières ! Pourtant, des normes internationales existent. Les livres pour enfants doivent respecter certaines caractéristiques. Ils ne doivent pas être volumineux, les textes doivent être relativement courts, les illustrations, les couleurs, le format, la présence du dialogue sont importants et indispensables. Les dessins prennent plus de place que les textes quand les livres s'adressent aux tout petits. Phrases ni trop longues ni trop complexes. Vocabulaire abordable, adapté à l'âge des lecteurs ciblés. Le contenu de ces livres ? histoire, personnages, sujets ? est ce qui varie le plus. Lorsqu?ils s?adressent aux adolescents, ils contiennent parfois des illustrations. Le livre de jeunesse aborde tous les genres, avec une préférence pour le merveilleux quand il vise les enfants. Dans les romans pour adolescents, il existe deux courants : le réalisme (ou roman/miroir, qui traite de la vie quotidienne, des problèmes réels des adolescents réels) et l'imaginaire (polar, science-fiction, fantastique, épouvante, historique, aventures). C'est dans ce créneau que nos éditeurs n?ont jamais «mis les pieds». Qui oserait pénétrer un monde encore inconnu !? Les auteurs de ce genre de livres sont inexistants et ne peuvent, de ce fait, concurrencer des maisons européennes qui ont plus de 40 ans de vie !