Portrait Abdelkader Krardjoudj, manager d?Ediculture, parle de cette passion du livre qui le brûle depuis son enfance. Aujourd?hui, il souhaite aller au bout de son rêve et lancer, pourquoi pas, le salon international du livre pour enfants. InfoSoir : Qu?est-ce que Ediculture ? Abdelkader Krardjoudj : C?est une entreprise privée spécialisée dans l?importation des livres dans différents domaines et formations. Elle existe depuis 1999, et depuis près de trois ans, nous consacrons une grande partie de nos activités culturelles aux livres pour enfants et de jeunesse. Nous comptons nous lancer prochainement dans l?édition en mettant sur le marché nos premiers livres pour enfants. Vous êtes aviateur, comment l?idée d?investir dans ce créneau vous est-elle venue ? J?adore le livre et je souhaite le faire aimer par tous. C?est une culture et un message que je veux faire passer. Mon v?u est de lancer le salon international du livre pour enfants en Algérie, comme il est organisé partout dans le monde. Il y a le Salon de Montreuil en France, celui de Bologne, en Italie alors pourquoi pas un chez nous ? Cela ne nécessite pas trop de moyens. D?ailleurs, nous sollicitons une aide de l?Etat et de la ministre de la Culture particulièrement. Pourquoi avoir organisé un deuxième salon de livres pour enfants et de jeunesse ? Cette frange de la société est oubliée, pourtant elle représente près de 70% de notre population. Cette deuxième édition a eu un écho puisque le nombre de visiteurs était important, cela a même poussé les autorités à consacrer un espace pour enfants lors du dernier Salon international du livre d?Alger. C?est un pas important et nous comptons continuer dans cette voie. Que pensez-vous de l?édition dans ce domaine en Algérie ? Les maisons d?édition ont des difficultés à trouver un créneau pour le livre pour enfants, d?ailleurs, nous constatons l?absence du livre pour ceux âgés entre 10 et 15 ans ! Les livres d?éveil également sont absents. Pourtant, en Europe, nous les trouvons sur tous les étals. Ailleurs, nous pouvons trouver des contes adaptés à tous les âges, ce qui n?est pas le cas chez nous. A titre d?exemple, les tout petits disposent d?ouvrages, ceux entre 10 et 12 ans en sont privés, il faut alors importer pour combler ce vide. Certaines villes, voire des villages entiers, ne disposent pas d?activité culturelle, de bibliothèque municipale, de librairies. Les maisons d?édition n?ont pas assez de moyens pour faire écouler leur production sur tout le territoire national.