Résumé de la 10e partie Ali Baba et Morgiane s?occupèrent de laver et de parfumer le corps de Cassim, avant de l?ensevelir avec les cérémonies habituelles. Morgiane, de retour, ne faisait que de rentrer quand l'imam et d'autres ministres de la mosquée arrivèrent. Quatre voisins assemblés chargèrent la bière sur leurs épaules ; et en suivant l'imam, qui récitait des prières, ils la portèrent au cimetière. Morgiane, en pleurs, comme esclave du défunt, suivit la tête nue, en poussant des cris pitoyables, en se frappant la poitrine de grands coups, et en s'arrachant les cheveux ; et Ali Baba marchait après, accompagné des voisins qui se détachaient tour à tour de temps en temps pour relayer et soulager les autres voisins qui portaient la bière jusqu'à ce qu'on arrivât au cimetière. Pour ce qui est de la femme de Cassim, elle resta dans sa maison, en se désolant et en poussant des cris lamentables avec les femmes du voisinage qui, selon la coutume, y accoururent pendant la cérémonie de l'enterrement et qui, en joignant leurs lamentations aux siennes, remplirent tout le quartier de tristesse bien loin aux environs. De la sorte, la mort funeste de Cassim fut cachée et dissimulée entre Ali Baba, sa femme, la veuve de Cassim et Morgiane, avec un ménagement si grand, que personne de la ville, loin d'en avoir connaissance, n'en eut pas le moindre soupçon. Trois ou quatre jours après l'enterrement de Cassim, Ali Baba transporta le peu de meubles qu'il avait, avec l'argent qu'il avait enlevé du trésor des voleurs, qu'il ne porta que la nuit, dans la maison de la veuve de son frère, pour s'y établir ; ce qui fit connaître son nouveau mariage avec sa belle-s?ur. Et comme ces sortes de mariages ne sont pas extraordinaires dans notre religion, personne n'en fut surpris. Quant à la boutique de Cassim, Ali Baba avait un fils qui, depuis quelque temps, avait achevé son apprentissage chez un autre gros marchand qui avait toujours rendu témoignage de sa bonne conduite; il la lui donna, avec promesse, s'il continuait de se gouverner sagement, qu'il ne serait pas longtemps à le marier avantageusement selon son état. Laissons Ali Baba jouir des commencements de sa bonne fortune, et parIons des quarante voleurs. Ils revinrent à leur retraite de la forêt, dans le temps dont ils étaient convenus ; mais ils furent dans un grand étonnement de ne pas trouver le corps de Cassim, et il augmenta quand ils se furent aperçus de la diminution de leurs sacs d?or. (à suivre...)