Résumé de la 7e partie La femme de Cassim est très inquiète quand elle voit que la nuit est tombée et que son mari n'est toujours pas rentré. Il trouva dans la grotte de quoi faire deux paquets des quatre quartiers, dont il fit la charge d'un de ses ânes, avec du bois pour les cacher. Il chargea les deux autres ânes de sacs pleins d'or et de bois par-dessus comme la première fois, sans perdre de temps et dès qu'il eut achevé et qu'il eut commandé à la porte de se refermer, il reprit le chemin de la ville ; mais il prit la précaution de s'arrêter à la sortie de la forêt, assez de temps pour n'y rentrer que de nuit. En arrivant, il ne fit entrer chez lui que les deux ânes chargés d'or ; et après avoir laissé à sa femme le soin de les décharger et lui avoir fait part, en peu de mots, de ce qui était arrivé à Cassim, il conduisit l'autre âne chez sa belle-s?ur. Ali Baba frappa à la porte, qui lui fut ouverte par Morgiane : cette Morgiane était une esclave adroite, entendue et féconde en inventions pour faire réussir les choses les plus difficiles ; et Ali Baba la connaissait pour telle. Quand il fut entré dans la cour, il déchargea l'âne du bois et des deux paquets ; et en prenant Morgiane à part : «Morgiane, dit-il, la première chose que je te demande, c'est un secret inviolable : tu vas voir combien il nous est nécessaire autant à la maîtresse qu'à moi. Voilà le corps de ton maître dans ces deux paquets ; il s'agit de le faire enterrer comme s'il était mort de sa mort naturelle. Fais-moi parler à ta maîtresse et sois attentive à ce que je lui dirai.» Morgiane avertit sa maîtresse, et Ali Baba, qui la suivait, entra. «Eh bien, beau-frère ?, demanda la belle-s?ur à Ali Baba avec grande impatience. Quelle nouvelle apportez-vous de mon mari ? Je n?aperçois rien sur votre visage qui doive me consoler. ? Belle-s?ur, répondit Ali Baba, je ne puis vous rien dire, qu'auparavant vous ne me promettiez de m'écouter depuis le commencement jusqu'à la fin sans ouvrir la bouche. Il ne vous est pas moins important qu'à moi, dans ce qui est arrivé, de garder un grand secret pour votre bien et pour votre repos. ? Ah !, s'écria la belle-s?ur sans élever la voix, ce préambule me fait connaître que mon mari n'est plus ; mais en même temps, je connais la nécessité du secret que vous me demandez. Il faut bien que je me fasse violence : dites, je vous écoute.» Ali Baba raconta à sa belle-s?ur tout le succès de son voyage jusqu'à son arrivée avec le corps de Cassim. «Belle-s?ur, ajouta-t-il, voilà un sujet d?affliction pour vous d?autant plus grand que vous vous attendiez moins. Quoique le mal soit sans remède, si quelque chose néanmoins est capable de vous consoler je vous offre de joindre le peu de bien que Dieu m'a envoyé au vôtre en vous épousant et en vous assurant que ma femme n'en sera pas jalouse, et que vous vivrez bien ensemble. Si la proposition vous agrée, il faut songer à faire en sorte qu'il paraisse que mon frère est mort de sa mort naturelle ; c'est un soin dont il me semble que vous pouvez vous reposer sur Morgiane, et j'y contribuerai de mon côté de tout ce qui sera en mon pouvoir.» (à suivre...)