La plupart des cas sont dus à des infections nosocomiales, à savoir le manque d?hygiène dans les hôpitaux. Ces derniers ne disposent pas, selon les praticiens, de suffisamment de matériel de stérilisation. La particularité de cette maladie est qu?elle est contractée, dans la majorité des cas, à la suite d?une transfusion sanguine. En effet, les cas enregistrés sont souvent dus à des infections nosocomiales, c?est-à-dire à l?absence d?hygiène dans les établissements sanitaires. Selon le témoignage des praticiens représentant différents secteurs sanitaires, qui ont participé à la journée d'étude organisée, hier, par l'Association nationale pour la lutte contre l?hépatite C, à l?hôtel El-Mehdi, à Staouéli, nos hôpitaux ne disposent pas de matériel de stérilisation suffisant. Dans certains établissements, les instruments d?intervention sont encore nettoyés avec des compresses, faute de gants et autres matériels adéquats. Cette situation s?explique par le fait que les taxes douanières imposés aux moyens et appareils de dépistage soient fort élevées. Le virus se propage librement et facilement chez nous. Dans ce sens, les spécialistes encouragent l'utilisation unique des seringues. Les données existantes permettent de dire que la plupart des malades sont originaires de Batna, Skikda, Khenchela. L?Algérie compte, aujourd?hui, près de 320 000 porteurs d'hépatite virale C dont 128 000 cas nécessitant des soins intensifs. La situation reste préoccupante surtout si l?on sait que cette pathologie, dont la forme fatale est le cancer du foie, se transmet par le sang et tue tout autant que le sida. Dans son intervention, Tayeb Boussekine, chef de service des maladies de l'appareil digestif à l'hôpital Mustapha, a précisé que 80 % des cas sont dans un état latent pendant 15 ans avant de se transformer en cancer du foie et que 42 % des cas sont atteints d'insuffisance rénale ou d'hémophilie. Par ailleurs, d?autres médecins ont affirmé que les services spécialisés à travers le territoire national et les moyens de dépistage font défaut. L?on ne compte, en effet, que 8 unités de traitement et 6 médecins spécialistes à travers tout le territoire national. À cela s?ajoutent les innombrables difficultés que rencontrent les patients quotidiennement, notamment la cherté du traitement qui n?est pas remboursé par la caisse des assurances sociales. La prise en charge d'un seul malade, après l'évolution de la maladie en maladie chronique, coûte aux services de la santé 1,2 million de dinars/an. Les frais d'analyses et de dépistage, hormis les frais de traitement, atteignent 8 000 DA auxquels s'ajoutent les frais des analyses biologiques complémentaires. Il y a urgence !