Rendez-vous Le président Bouteflika a quitté Alger, ce jeudi matin, pour Madrid, afin de participer, à l'invitation du souverain et du président du gouvernement espagnols, au sommet «Démocratie, terrorisme et sécurité». Inaugurée mardi dernier et ce, jusqu?au 11 mars, cette importante rencontre a suscité de vifs débats. Les conférenciers ne sont pas arrivés à donner une définition commune du terrorisme. Les 200 experts, chargés d'examiner le phénomène du terrorisme sous tous ses aspects à l'effet d'en présenter une explication la plus large possible, n'ont pas pu, hier, mercredi, lors de la deuxième journée, permettre une approche pouvant faire l'unanimité. La définition de la notion de terrorisme a donné lieu à «d?ardentes» polémiques entre anciens dirigeants politiques, universitaires, hommes de religion et responsables de la sécurité. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, présentera, ce matin, sa stratégie antiterroriste, et lancera un «appel fort» aux Etats membres pour qu'ils s'accordent sur «une définition claire du terrorisme». Le Club de Madrid, organisateur de la conférence, suggère, pour sa part, une définition du terrorisme qui condamne «le fait de porter atteinte directement à des civils et à des non-combattants comme moyen d'une lutte politique, quelle qu'en soit la justification». Une vision globale qui pourrait satisfaire tous les participants, semble impossible. Evoquant le conflit israélo-arabe, Abdel Moneim Said Aly, directeur du centre d'études politiques et stratégiques Al Ahram du Caire, a appelé à «ne pas confondre résistance et terrorisme». Terje Rod-Larsen, l'un des principaux artisans des accords d'Oslo en 1993, a souligné que «les mesures (militaires) contre le terrorisme ne permettront pas, à elles seules, d'y mettre fin. Il faut aussi un Etat palestinien». Cependant, les conférenciers ont prôné une réponse de «stricte légalité» au terrorisme, ne cédant rien aux libertés civiques, aux droits de l'homme et à ceux de la défense des suspects de terrorisme, conjuguée au renforcement de la coopération policière et au partage du renseignement. Pour rappel, le sommet, réunissant près de 60 chefs et ex-chefs d'Etat et de gouvernement, notamment le secrétaire général des Nations unies et des personnalités de stature internationale, devrait trouver une définition commune et une stratégie mondiale pour combattre le terrorisme par des moyens démocratiques.