A peine remis des attentats spectaculaires du 11 mars 2004, ayant fait 192 morts et plus de 1500 blessés, Madrid refuse de revivre le même cauchemar. Une année plus tard, la capitale espagnole ouvre ses portes pour accueillir les expériences internationales et les compétences confirmées dans la lutte antiterroriste afin de trouver les meilleurs moyens de combattre ce phénomène qui constitue une sérieuse menace pour la paix dans le monde. Abritant du 7 au 10 mars les travaux de la conférence internationale sur « La démocratie, le terrorisme et la sécurité », Madrid compte signer à l'occasion sa plus grande contribution pour renforcer la sécurité à l'échelle planétaire. Objectif fixé par la conférence de Madrid : dégager un « consensus » sur les voies et moyens d'éradiquer le terrorisme. La contribution de plusieurs chefs et anciens chefs d'Etat et de gouvernement sera de taille. Le projet de Madrid mettra à l'épreuve la coopération internationale dans le domaine de la sécurité. En voulant sortir avec un plan de lutte efficace, le Club de Madrid, organisateur de cette rencontre, a sollicité, en sus des responsables politiques, des experts et des dignitaires religieux qui détiennent des connaissances en la matière. L'Algérie prendra part à ce forum mondial qui se veut d'abord une plate-forme solide qui définira une véritable politique internationale de lutte contre toute forme de crime et de terrorisme sans toutefois porter atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux des citoyens. Aussi, dans ce cadre précis, le président Bouteflika sera demain en Espagne. L'initiateur de cette conférence est une « association indépendante composée de 56 anciens chefs d'Etat et de gouvernement élus démocratiquement ». Considérant que le terrorisme naît dans un environnement de dictature où règne l'autoritarisme, l'organisateur a dédié ce rendez-vous au renforcement de la démocratie dans le monde. La tenue d'un tel sommet est dictée d'abord par le contexte mondial - après les attentats du 11 septembre 2001 ayant ébranlé la première puissance mondiale, les Etats-Unis d'Amérique. L'ampleur et la nature spectaculaires de ces attentats ont interpellé la conscience du monde entier sur ce fléau qui n'épargne aucun pays ni continent. Ainsi, Madrid, qui a vu le mal frapper à sa porte, est décidé à agir en initiant une démarche : établir un « agenda international » de coopération entre les différents acteurs et les Etats en vue de contrer toute menace terroriste. Il est prévu de converger vers un plan d'action dénommé « agenda de Madrid ». « Celui-ci aura pour but d'arriver à élaborer » une stratégie commune à même de faire face à toutes les formes de terrorisme à travers « des moyens démocratiques », a indiqué hier l'association organisatrice. Selon celle-ci, l'agenda est composé de deux chapitres. Le premier chapitre, « Les principes de Madrid », définira les normes devant guider la réponse démocratique au terrorisme. Le second chapitre, « Les recommandations politiques de Madrid », contiendra les mesures pratiques les plus importantes devant contribuer à rendre plus efficace la lutte contre le terrorisme. La copie finale de cet agenda sera présentée le 11 septembre prochain par Fernando Enrique Cardoso, président du Club de Madrid, ancien président du Brésil, Kim Campbell, secrétaire général de ce forum, ancien Premier ministre du Canada, William J. Clinton, président d'honneur du Club, ancien président des Etats-Unis, et Mary Robinson, ancienne présidente de l'Irlande. Près de 200 experts, regroupés dans des groupes de travail, se sont échinés des mois durant à dégager les thèmes qui seront débattus lors de cette conférence. Le discours du roi d'Espagne est très attendu à la clôture des travaux de cette conférence. Juan Carlos veut sûrement inviter le monde entier à faire des efforts pour un monde tranquille, paisible et sans violence. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, le responsable de la politique extérieure et de la sécurité de l'Union européenne (UE), Javier Solana, sont les quelques personnalités conviées à ce sommet mondial pour la sécurité.