"Epreuves" BEF et bac, deux escales d'intense émotion dans la ville du Vieux Rocher. La canicule exceptionnelle qui sévit depuis quelque temps à Constantine a augmenté de plusieurs crans la pression nerveuse des milliers de candidats aux différents examens de fin d'année, livrés qu'ils sont au terrible verdict de leurs prestations au BEF ou au baccalauréat. Des grappes humaines impressionnantes qui s'agglutinaient aux abords des centres d'examen, fébriles, stressées et angoissées, se sont maintenant dispersées, qui par des youyous stridents, qui discrètement, tête baissée, les larmes aux yeux, à l'annonce des résultats définitifs. Bien qu'il soit aisé de comprendre les débordements d'enthousiasme des heureux lauréats du BEF et du bac, particulièrement pour ce dernier examen qui demeure essentiel pour l'accès à l'université et donc fatidique, il est tout aussi fréquent, d'être ému, voire compatissant avec les jeunes lycéens qui ont essuyé un échec, surtout ceux dont ce n'était pas la première tentative au bac et à un degré moindre, au BEF. Pour les profanes, ceux qui n'ont pas eu la chance ou le privilège de vibrer sous l'effet des intenses sensations que procurent ces tests de fin d'année scolaire, l'exemple de la jeune lycéenne dont le c?ur s'est brusquement arrêté de battre dimanche dernier à l'annonce de son échec au bac, succombant fatalement à l'arrêt cardiaque, constitue en vérité, l'instantané le plus sidérant de la réalité du terrain. Chaque année, des situations tragiques semblables sont signalées à l'annonce des résultats du bac. Si bien que les parents, écartelés entre l'idée bien établie de l'impérieuse nécessité d'une réussite au bac, garante de l'avenir assuré de leurs enfants et la peur viscérale qu'ils ressentent devant l'éventuel échec, géniteur de réactions imprévisibles des candidats, paniquent, à leur tour, ne pouvant pas doser leurs sentiments ni contenir leur crainte, souvent apparente et...contagieuse.