Ambiance La période des examens est un événement exceptionnel pour toute famille. Le père veille au grain et promet monts et merveilles à son enfant s?il arrive à garder, sauf, l?honneur de la famille. La mère dispense la fille du ménage, le frère met gracieusement ses connaissances à l?épreuve et la grand-mère ne cesse de prier Dieu. A mesure que la date des examens approche, la tension monte d?un cran. Et ce ne sont pas seulement les candidats au bac et au BEF qui sont emportés dans le tourbillon, mais tout l?entourage qui gravite autour. Le père, la mère, les frères, les s?urs et les amis. Tout le monde est invité, quoique temporairement, à mettre les bouchées doubles pour faire des trois ou quatre jours des examens et même bien au-delà, c?est-à-dire jusqu?à l?annonce des résultats, un événement exceptionnel, comme pour rappeler à ceux qui ne le savent pas que le bac ou le BEF est plus qu?une épreuve dans la vie, c?est une parcelle de temps qui fait chavirer le c?ur, quitte à se défoncer, à donner un ultime coup de rein. Au moins une fois dans la vie. Il y a les pères qui promettent la «lune» à leurs enfants s?ils arrivent à décrocher le bac. Pour ne pas être perturbées, les filles, dispensées de ménage par leurs mères, consacrent ainsi tout leur temps à la révision et aux dernières retouches. La télévision, où plutôt la parabole «assure», à l?approche des examens, un service minimum. Un petit match par semaine pour les férus des Zidane, Beckham et consorts et un petit clip de quelques minutes pour les fans de Nawal Zoghbi, Nancy Adjram ou Shakira, histoire de se procurer un temps de répit et de relâchement avant de s?engloutir dans de longues heures de révision non-stop. Les grand-mères sont, elles aussi, de la partie et n?omettent évidemment pas, à la moindre occasion de prier Le Tout-Puissant afin qu?il donne grâce et miséricorde aux chérubins une fois face à leur copie pour deux ou trois heures de test, le stylo oscillant à droite et à gauche dans une main tremblante. Les examens ce sont surtout les «examinateurs», sur lesquels reposent tous les espoirs. Ceux de voir continuer une aventure et d?en voir commencer une autre, celle de médecin, de pilote ou d?ingénieur comme les aînés qu?on a souvent pris pour modèles. Réussir le bac ou le BEF est, certes, une victoire à l?unisson qui se fête dans la parfaite communion, mais c?est avant tout une affaire personnelle. Les cours, les révisions, les nuits blanches, le «copiage» pour ceux pour qui la fin justifie les moyens, c?est avant tout une année, deux, voire trois années de raid solitaire. Et la réussite ou l?échec sont deux sentences à assumer individuellement. D?où l?impact «pervers» de la pression de la famille, chacun à sa manière, sur la psychologie très souvent fragile de l?enfant dès que la période des examens arrive.