C'est aujourd'hui que des milliers de lycéens des zones affectées par le séisme du 21 mai dernier vont en découdre avec les épreuves du bac. Ils sont, en effet, 59 042 candidats scolarisés et 12 356 candidats libres à tenter de décrocher ce sésame pour l'entrée à l'université. “Tout est fin prêt pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les candidats”, souligne M. Kadri, inspecteur général à l'académie d'Alger. Le pari aura été particulièrement difficile à relever, à en croire Mme Atmania Assia, chargée de communication à l'académie. “La fermeture partielle de 13 écoles et totale de 4 autres à Alger ont rendu les choses particulièrement difficiles à l'orée des examens et de la rentrée scolaire”. Et c'est M. Nourani, wali d'Alger, qui a veillé personnellement à la réception des 122 centres d'examen dans les temps. C'est le cas du lycée Omar-Racim d'Alger qui a subi, à l'instar d'autres établissements de la capitale, de légers dégâts matériels. “Les travaux de rénovation sont quasiment terminés et nous en sommes à la peinture”, confirme Mme Guennane, proviseur du lycée, qui regrette, au passage, le manque de qualification flagrant de ces jeunes recrutés par les entrepreneurs privés. Le lycée Amara-Rachid à Ben Aknoun n'a pu, pour sa part, être restauré à temps et les candidats se sont vu répartis sur deux écoles primaires voisines. à quelques jours de la date fatidique, nous avons surpris des élèves du lycée Zonka de Birkhadem sortant de leur établissement : “Nous avons passé, ces dernières semaines, à réviser ensemble, pour tenter de nous motiver les uns les autres, mais c'est très dur.” Une fin d'année scolaire chaotique, le traumatisme encore présent dans de nombreux esprits, les vacances gâchées et la canicule ont rendu cette échéance particulièrement difficile. Au point que certains seraient enclins à baisser les bras. “C'est ma mère qui a insisté pour que je le repasse”, nous avoue cette jeune fille venue retirer sa convocation au centre d'El-Harrach. “Je n'ai aucune chance de le décrocher en tant que candidate libre”, ajoutera-t-elle. Pour les lycéens de Boumerdès et de Tizi Ouzou, particulièrement éprouvés par la catastrophe qui a mis à mal la plupart des structures pédagogiques, ils sont près de 12 000 à passer les épreuves dans 42 centres remis en état de fonctionnement dans un délai record. Après les lycées d'été, organisés par le ministère de tutelle, beaucoup sont encore mal remis de leurs émotions et espèrent un retour graduel à la normale. La volonté affichée, aussi bien par le ministère de l'éducation nationale que par l'académie de dépasser les aléas pour faire de ces examens une réussite, met du baume au cœur des parents inquiets. “C'est le test grandeur nature de la normalisation”, disait le ministre de l'éducation, au cours de sa dernière conférence de presse. C'est, en tout état de cause, le test qui sanctionne une année scolaire pénible pour bon nombre de lycéens pressés d'en finir, en attendant qu'à nouveau s'installe le suspense des résultats prévus pour le 24 du mois. L. D.