Résumé de la 1re partie Marié, père de deux enfants, le psychiatre Damien C. sème le trouble au sein de sa famille par son comportement de plus en plus bizarre, au point qu?il les oblige, tous les trois, à accepter, en guise de cadeau, des armes à feu. Damien, satisfait de ses achats et de l'effet produit sur sa famille, confirme : «Nous avons des ennemis, il faut apprendre à nous défendre. Votre mère viendra régulièrement s'entraîner avec moi au champ de tir.» Paule acquiesce ; elle pense déjà qu'un jour elle aura, en effet, besoin de savoir tirer, mais elle ne veut pas savoir sur qui... Deux années passent. Damien est toujours obsédé par un complot. Il en parle à sa femme et à ses filles, il commence à en parler à ses clients, à ses pairs. On jase à Marseille. Le Conseil de l'ordre en reçoit des échos. De toute évidence, Damien C., psychiatre de renom, est malade. Cela ne l'empêche pas d'exercer... En 1991, Françoise, l'aînée, affirme qu'elle veut poursuivre des études littéraires ; mais Damien, qui a une préférence pour les mathématiques, n'est pas du tout de cet avis. La discussion est orageuse et notre psychiatre, à bout d'arguments psychologiques, fait ce que, selon lui, tout père de famille normal aurait fait à sa place : il court chercher son revolver pour le brandir sous le nez de sa femme, menaçant de régler le problème des études de sa fille aînée par les armes. On comprend que Paule, dès le lendemain, prévienne la police. Un inspecteur arrive, demande à parler au psychiatre, lui fait la morale, confisque les revolvers. Pour assurer le repos moral de ses filles, Paule parvient à convaincre Damien de s'installer définitivement, de jour comme de nuit, dans son cabinet. Elle fait changer les serrures de l'autre appartement, et deux plaques sont posées pour éviter tout malentendu: «Docteur Damien C.», à droite ; «Madame Paule C.et ses filles», à gauche. A gauche, où tout le monde retrouve le sourire et les dîners ne sont plus interrompus par l'arrivée traumatisante du père et ses cadeaux terrifiants. Paule, Françoise, Laurence reprennent goût à la vie : c'est mieux quand on n'a que quatorze et quinze ans. Françoise part en vacances, de vraies vacances, enfin. Puis elle revient. Ce mercredi 13 mai 1992, le professeur de grec de Françoise n'a pu assurer son cours. Les élèves sont invités à rentrer chez eux. C'est ce que fait Françoise, qui rêve d'escalader l'Acropole et de déclamer Eschyle dans le texte. Mais la tragédie l'attend chez elle. Au beau milieu du déjeuner, quand le soleil de printemps illumine la ville, on frappe à la porte du palier. Paule ouvre. Trois coups de revolver retentissent : Damien, voulant peut-être soustraire sa famille aux attaques des ennemis qui, il en est certain, sont aux aguets, vient de tuer sa femme et Françoise. Laurence, une balle dans la tête, ne succombera qu'à l'hôpital. Les voisins appellent la police. Police secours arrive. Damien ouvre brusquement la porte de son cabinet. Il est hagard, le regard fou, son revolver à la main. Un des policiers prend peur, tire, comme dans les films. Damien recule et va s'écrouler dans un coin de l'appartement. Il meurt sans dire ce qui lui est passé par la tête...