La fête de l'Aïd attendue, vraisemblablement pour ce mercredi, est une nouvelle occasion pour les pères de famille d'avoir des cheveux blancs. Après le cycle des mariages et des circoncisions qui ont pris leur écot en cadeaux et autres dépenses, le Ramadhan a largement ponctionné les portefeuilles ainsi que la rentrée scolaire avec ses achats incompressibles: vêtements, chaussures et autres articles scolaires pour les enfants. Les parents, qui doivent absolument acheter des effets vestimentaires pour leurs petits, sont, en effet, écartelés. Un pantalon pour enfant est affiché dans certains magasins à partir de 500DA, un pull-over toujours pour enfant est, quant à lui, à 600DA, les chaussures sont proposées à tous les prix alors que les baskets de marque coûtent plus de 1000DA et les chaussures locales à partir de 500DA. Les jupes pour fillettes font entre 500DA et 1500DA, l'ensemble jupe-chemisier pour enfant est cédé entre 1200 et 1500DA; il faut donc, pour vêtir un enfant entre 2000 et 3000DA sans compter les chaussures. Certes, les familles ont fait des achats pour la rentrée, mais l'Aïd est un événement majeur que les familles marquent surtout en achetant des effets neufs aux enfants. Et quel enfant accepterait de revêtir les vêtements de l'école le jour de l'Aïd? Si le père veut gâter encore plus ses enfants car l'Aïd est connu pour être la fête des enfants, alors il faut débourser pour les jouets. Quand on se promène en ville, on est attiré par ces multitudes de stands exposés à l'air libre offrant des jouets. Rien que dans la grande rue de Tizi Ouzou, on en compte, au bas mot, plus d'une dizaine de ces stands. Bien exposés, ces jouets sont un véritable supplice pour les parents. Acheter ou ne pas acheter? Les prix sont assez élevés, des poupées vendues à 700DA, des pistolets à 400DA, etc. Les enfants ne décollent pas leur nez de ces étals et il est difficile pour un père de refuser un jouet à son enfant. Et quand on a plus de trois enfants, c'est bonjour les dégâts. Le moyen de faire autrement? Certes, des familles parmi les plus démunies qui ont du mal à joindre les deux bouts, sont obligées de se rabattre sur la friperie, Mais même là, les prix ne sont pas donnés. On trouve de tout dans ces friperies, du chiffon au vêtement de marque souvent encore en très bon état. Les familles qui éprouvaient, dans les temps anciens, une certaine pudeur à aller dans ces friperies sont, désormais contraintes d'aller à Canossa, dureté de la vie aidant.