Témoignage Amine réside à Paris. Il est chômeur et tente, pour la première fois, de ramener un véhicule de moins de trois ans pour le revendre en Algérie. C?est au nom de sa mère qu?il ramène se véhicule, dans le cadre d?un déménagement utilisant ce qu?on appelle un Certificat de changement de résidence (CCR). Avec cette expérience, Amine dit avoir «beaucoup appris sur les vices de procédure et les imperfections de ce business». Il raconte : «Pour acquérir un véhicule de moins de trois ans, j?ai dû me rendre dans les salles de vente, chez les concessionnaires et même à la frontière franco-allemande. J?ai fait un tour chez les concessionnaires, sans acquérir le véhicule. De retour à Paris, j?ai été recommandé auprès d?un concessionnaire, par une relation qui, d?ailleurs, revend des voitures. Dans le cadre du CCR, je me suis rapproché du consulat d?Algérie à Paris, où j?ai été surpris de voir autant de monde pour la même démarche, environ 80 % des personnes présentes. C?était au lendemain de l?annonce de l?éventuelle interdiction de l?importation des véhicules de moins de trois ans. Une rumeur circulait sur l?éventualité de sa mise en application le 31 mars courant. Ce qui a incité les résidents nationaux en France à se ruer vers les consulats pour ramener des véhicules d?occasion dans le cadre du CCR. L?Etat algérien ne permet un changement de résidence qu?une seule fois dans la vie. Pour revenir au véhicule, j?ai déboursé 11 500 euros pour une Peugeot 406, toutes options. Un véhicule qui appartenait à un cadre français. J?ai dû payer un timbre (une taxe) de 165 euros au consulat. De plus, puisque le CCR est au nom de ma mère, elle a dû me faire une procuration au consulat, pour 35 ou 45 euros. Au mois de février, déjà, les concessionnaires étaient submergés de demandes de clients algériens pour l?achat de véhicules de moins de trois ans. Même affluence dans les salles des ventes. Les agences de transport n?avaient plus de place sur les bateaux algériens, et presque plus sur les bateaux français. A ce propos, j?ai dépensé 520 euros, la place du véhicule plus la mienne, pour un aller simple. Par ailleurs, les autoroutes françaises, jusqu?à Marseille, regorgeaient de véhicules de moins de trois ans. C?est au niveau des postes de payage que l?on s?en rend compte. Au fait, entre le payage et l?essence, j?ai dépensé 110 euros. Arrivé au port de Marseille, pareillement, un monde fou faisait la queue pour embarquer. Une fois dans le bateau, j?ai eu à payer une assurance à la Ciar de 26 euros. Arrivé au port d?Alger, il n?y a pas eu de contrôle technique. J?ai payé 1 600 DA de droits de douanes. Plus tard, j?ai pris une assurance, pour trois mois, à la SAA, pour 1 060 DA pour ce qu?on appelle le D3. En revanche en France, le concessionnaire vous assure pour 5 jours, mais ce n?est pas une assurance tous risques. J?ai fait cet investissement sans pour autant le rentabiliser. Avec tout ce que j?ai dépensé, je vous signale que la carte consulaire, à elle seule, a coûté l?équivalent de 12 millions de centimes. D?autant qu?au consulat, on m?a affirmé qu?ils n?avaient pas reçu d?ordonnance à ce sujet.»