Portrait Kader Attou est un jeune chorégraphe français d?origine algérienne, né dans la banlieue lyonnaise. Porté sur la danse, il a fait de son corps un moyen d?expression. «J?ai commencé la danse en 1989 ; avant, j?étais dans une école de cirque où j?apprenais toutes sortes de disciplines», dit-il, ajoutant que «la danse était un hasard». Le hip-hop est un phénomène social qui a touché Kader Attou ; et comme il s?agit bien d?une danse acrobatique, ressemblant à ce qu?il faisait au cirque, il l?a tout de suite assimilée. Ce n?est qu?en 1992 que Kader Attou constitue une compagnie Accrorap avec quelques autres adeptes du hip-hop ; et ce n?est qu?en 1994 que la compagnie s?inscrit dans le professionnalisme dans le sens où les danseurs se consacraient pleinement à leur passion devenue un métier. «Depuis, on a fait notre parcours, revêtant ainsi aussi bien une reconnaissance nationale (en France) qu?internationale», souligne-t-il. Allant vers d?autres cultures, s?ouvrant à d?autres comportements sociaux, Kader Attou, dont le but est de trouver un lieu de jonction entre toutes ses rencontres, crée des chorégraphies pour mettre en espace une nouvelle humanité, dite en mouvement, à travers une gestuelle tant expressive que juste et pertinente, d?une ponctualité à la fois instinctive et raisonnée. «Mes différentes rencontres avec d?autres cultures m?ont apporté une grande ouverture, cela m?a permis de développer ma sensibilité», dit-il. Son origine algérienne l?a conduit ? serait-ce un appel auquel il devait répondre ? ? à s?associer avec de jeunes Algériens pour créer un lieu commun de rencontre et de partage et pour aider à l?émergence et au développement de la culture hip-hop en Algérie. «Djazaïr 2003, une Année de l?Algérie en France» a été une occasion pour Kader Attou d?établir ce lien entre les deux rives de la Méditerranée. Il n?hésite pas à renouveler l?expérience. A la suite de cette manifestation, l?«accrorap» poursuit le travail avec les danseurs d?Alger dans une seule et unique visée de promouvoir la culture hip-hop. Ce travail s?est cristallisé en Algérie par un encadrement d?ateliers et l?organisation d?événements, et en France à travers des résidences de création. Kader Attou est chorégraphe, concepteur de mouvements, qui pense une scénographie dans un imaginaire souple et truculent, mais il est aussi un danseur : il met en espace son corps pour le faire parler. «Je cherche à dire quelque chose, certainement ; d?ailleurs, je ne danse pas pour plaire ou pour me montrer, même si je suis présent sur scène ; ce qui m?intéresse, ce n?est surtout pas la beauté du geste, c?est plutôt ce que j?ai envie de dire ; en fait, ce qui m?intéresse, c?est bien de susciter des questionnements.»