Solidarité Comme la tradition le veut, «tiwizi» est à l'honneur chez les populations de Kabylie qui ne tergiversent pas pour s'entraider dans l'accomplissement de plusieurs tâches. Dès la mi-novembre, les oléiculteurs entreprennent la cueillette des olives. Pour cela, nos ancêtres avaient recours à «tiwizi» (volontariat) pour éviter la menace d'un hiver rude qui s'accompagnerait d?importantes chutes de neige, et cela pour soulager les arbres de leur poids, afin que les branches ne cèdent pas sous l'effet des rafales de vent et de la surcharge de neige. Cette tradition est toujours respectée. Les hommes font tomber les fruits, les femmes, elles, les ramassent en fredonnant de belles mélodies afin de stimuler les bénévoles et leur donner du courage. Lorsque les femmes sont assez agiles pour grimper aux arbres, elles se passent du concours des hommes. Cela pour être entre elles et de ce fait être à l'aise et plus détendues pour chanter et danser, lors de la pause du déjeuner appelé «ourar». Ainsi, à la récolte des olives, il n'est pas rare de voir les champs en fête, en particulier lorsqu'il fait beau. Seulement cette année, les conditions climatiques n?ont pas été clémentes. «Le peu qui a été épargné par les feux de forêts des dernières années, a été, cette année, détruit par la neige. L'olivier a subi d'énormes dégâts», déplore un citoyen de Draa El-Mizan. Le même constat est à faire au niveau d'autres localités telles que Larba Nath Iratène (LNI), Aïn El-Hammam, Ouacifs, Azazga? Ahmed de LNI dit d'un air désolé : «60% de nos oliviers sont touchés. Sur 360, 220 oliviers ont été brisés par les fortes chutes de neige de ces derniers jours.» Et d'ajouter : «Nos grands-parents prenaient leurs précautions en ayant soin de tailler, d?élaguer les oliviers? Maintenant, on a perdu ces bonnes habitudes et ces réflexes.» Hamadou H. de la même localité, précise : «Après, l'Aïd, la neige en a surpris plus d'un. La canicule qui a sévi les quinze premiers jours du ramadan avait déjà nui à la récolte et la neige a porté le coup de grâce à l'olivier».