Al portabl wala dharuri, (le téléphone portable est devenu indispensable !?) C?est si vrai que ceux qui le possèdent ne peuvent plus s?en passer. Le portable a donc envahi notre quotidien et nos langues. Outre le nom du portable, déjà cité, la plupart des mots en rapport avec la téléphonie mobile sont désormais courants. Le premier mot est «biper», pris du français, qu?il a lui-même pris de l?anglais, il est formé sur bip, le son caractéristique que l?on obtient en appuyant sur une touche sonore. En arabe comme en berbère on en a fait «bipi». «Biper» signifie en principe «signaler par un bip», en parlant généralement des appareils de signalisation, utilisés pour entrer en contact : en Algérie, le mot est exclusivement réservé au téléphone mobile, de plus, il ne s?agit pas seulement d?entrer en contact, mais aussi de? communiquer ! Quand on «bipe», on entre bien en contact, mais en fonction des codes établis, un véritable système d?échange. Ainsi, on «bipe» pour dire que tout va bien ou que l?on va rentrer bientôt. On «bipe» aussi pour dire au correspondant qu?on n?a plus de crédit (ou qu?on ne veut pas faire de dépense) : c?est alors à lui d?appeler, pour recevoir l?information. On «bipe» pour dire à une fille ou à un garçon qu?on l?aime et qu?on pense à lui. Il y a aussi les «bippeurs» casse-pieds qui dérangent à toute heure leurs correspondants. D?autres mots ont été adoptés : on dit lkarta, la carte ouvrant le crédit, lizinitis, les unités formant le crédit, etc. Autre innovation introduite par le portable : l?envoi de SMS ou messages : les Algériens emploient les deux mots, mais surtout message : neb?ât lek missaj, (je t?enverrai un message), ma tensach, bâtli missaj, (n?oublie pas, envoie-moi un message). Comme le téléphone portable, l?envoi de message est en train de devenir un vrai phénomène? au point de tuer la correspondance traditionnelle. On envoie de plus en plus de SMS et de moins en moins de lettres et de cartes postales, au grand dam des amateurs de lettres, longues et bien écrites?