Malheur des uns, bonheur des autres. Tous les jours que Dieu fait, des citoyens se font délester de leur téléphone portable. Celui-ci sera revendu en première et deuxième mains par des jeunes qui trouvent acheteurs à cause des prix pratiqués. Les uns s'enrichissent, les autres acquièrent un téléphone et les victimes sont impuissantes. L'utilisation du portable s'est banalisé en Algérie depuis deux ou trois ans. «Je n'imaginais jamais qu'au bout de quelques années la moitié des Algériens aurait un téléphone mobile. C'est un paradoxe au moment où le chômage fait rage, parce que qui dit portable dit carte de recharge d'au moins 500 DA chaque mois !», s'étonne un commerçant, vendeur de mobiles et qui, lui-même, a un téléphone portable depuis quatre ans. Le commerce des téléphones portables est devenu très attractif avec les offres et les promotions que proposent, chaque jour, les opérateurs de téléphonie mobile en Algérie. «Avant, on disait qu'entre un café et un autre on trouvait un café, aujourd'hui on devrait dire qu'entre un point de vente de portables et un autre, il y a un point de vente», plaisante un jeune vendeur de portables à la sauvette, à Bab El-Oued. Les vendeurs de portables dans la rue sont aujourd'hui partout, dans les grandes villes et spécialement dans la ville d'Alger. Un commerce très douteux d'ailleurs puisque la plupart des portables n'appartiennent pas à ces revendeurs. Mais selon certains, ce commerce rapporte des sommes colossales. «Ils les volent et donc fixent le prix qu'ils veulent.» Les services de sécurité, pourtant au courant de toutes ces pratiques, sont incapables de réagir pour deux raisons : d'abord, ils ne reçoivent pas de plaintes et ensuite ils n'ont aucune preuve que ces portables sont volés…