Entité Des efforts ont été déployés pour protéger le patrimoine immatériel de La Casbah. La sauvegarde de La Casbah ne doit pas se limiter seulement à l?aspect matériel du site. Même la dimension immatérielle entre, elle aussi, en jeu. Tenir compte de l?importance du caractère culturel intangible s?impose inévitablement aux autorités locales pour préserver dans les meilleures conditions l?entité historique et la mémoire sociale qui se définit au sein de La Casbah. Car La casbah ne peut se résumer à un espace urbain, à des bâtisses ou à des ruelles, ou encore à des lieux qui, pour certains, ont disparu, alors que pour d?autres, ils risquent de disparaître à jamais. Ce n?est pas simplement une architecture, c?est également un exercice et une organisation sociale, une histoire, un langage, une psychologie, le tout caché dans les moindres coins que constitue dans des imbrication déroutantes le site. Le patrimoine tangible et intangible sont deux éléments devant aller ensemble et ne pouvent, en conséquence, être dissociés. L?un répond à l?autre. L?un complète l?autre. D?où la promulgation en 1998 de la loi 98-04 portant sur la sauvegarde du patrimoine culturel qui fait que la classification ne se limite désormais pas à la seule entité matérielle de ce site historique comme le stipulait l'ancienne loi de 1967, mais s'étend à un nouveau concept encore plus global s'inscrivant dans le sillage de la revalorisation de ce qui est appelé «patrimoine immatériel» au sein de La Casbah. Et, de ce fait, des efforts ont été déployés pour protéger le patrimoine immatériel de La Casbah. Il est donc nécessaire de s?atteler à revaloriser ce patrimoine, en réhabilitant à cet effet les traditions et coutumes, les métiers, la musique, les symboles ainsi que les pratiques sociales et la tradition orale des habitants qui, tous, tendent, de nos jours, à disparaître. Dans ce souci de sauvegarde, le ministère de la Culture s'attelle à élaborer un projet pour une prise en charge plus optimale du site selon une approche globale et intégrée qui prend en compte la continuité de la vie sociale en son sein. Ainsi, la restauration de La Casbah relève également de ce souci de réhabiliter, outre le caractère architectural, les anciens métiers, à savoir donner une nouvelle impulsion plus dynamique et davantage rentable tant au plan économique que culturel à l?exercice de l?artisanat qui a régressé d?une manière vertigineuse depuis l?indépendance. A cet effet, tous les artisans de La Casbah ont été recensés par catégories d'activité et contactés en vue d'une relance de l'artisanat et petits métiers qui faisaient, naguère, la fierté de cette ville ancestrale et de sa population.