Résumé de la 20e partie Quand Ali Baba rentra chez lui, après le bain, le soleil était levé. Il fut si surpris de voir encore les vases d'huile dans leur place, il en demanda la raison à Morgiane. Pendant qu'Ali Baba se rendit dans sa chambre, Morgiane alla à la cuisine prendre le bouillon ; elle le lui apporta, et avant de le prendre, Ali Baba lui dit : «Commence toujours à satisfaire l'impatience où je suis, et raconte-moi une histoire si étrange avec toutes ses circonstances.» Morgiane pour obéir à Ali Baba lui dit : «Seigneur, hier au soir, quand vous vous fûtes retiré pour vous coucher, je préparai votre linge de bain, comme vous veniez de me le commander et j'en chargeai Abdalla. Ensuite je mis le pot au feu pour le bouillon ; et comme je l'écumais la lampe, faute d'huile, s'éteignit tout à coup et il n'y en avait pas une goutte dans la cruche. Je cherchai quelques bouts de chandelle et je n'en trouvai pas un. Abdalla, qui me vit embarrassée, me fit souvenir des vases pleins d'huile qui étaient dans la cour, comme il n'en doutait pas non plus que moi, et comme vous l'avez cru vous-même. Je pris la cruche et je courus au vase le plus voisin. Mais comme je fus près du vase, il en sortit une voix qui me demanda : «Est-il temps ?» Je ne m'effrayai pas ; mais en comprenant sur-le-champ la malice du faux marchand je répondis sans hésiter : «Pas encore, mais bientôt.» Je passai au vase qui suivait ; et une autre voix me fit la même demande à laquelle je répondis de même. J'allai aux autres vases l'un après l'autre : à pareille demande pareille réponse, et je ne trouvai de l'huile que dans le dernier vase dont j'emplis la cruche. Quand j'eus considéré qu'il y avait trente-sept voleurs au milieu de votre cour, qui n'attendaient que le signal ou que le commandement de leur chef, que vous aviez pris pour un marchand, et à qui vous aviez fait un si grand accueil, au point le mettre toute la maison en combustion, je ne perdis pas de temps : je rapportai la cruche, j'allumai la lampe ; et après avoir pris la chaudière la plus grande de la cuisine, j'allai l'emplir d'huile. Je la mis sur le feu, et quand elle fut bien bouillante, j'en allai verser dans chaque vase où étaient les voleurs, autant qu'il en faIlut pour les empêcher tous d?exécuter le pernicieux dessein qui les avait amenés. La chose ainsi terminée de la manière que je l'avais méditée, je revins dans la cuisine, j'éteignis la lampe ; et avant que je me couchasse, je me mis à examiner tranquillement, par la fenêtre, quel parti prendrait le faux marchand d'huile. Au bout de quelque temps, j'entendis que pour signal il jeta de sa fenêtre de petites pierres qui tombèrent sur les vases. ll en jeta une seconde et une troisième fois ; et comme il n'aperçut ou n'entendit aucun mouvement, il descendit, et je le vis aller de vase en vase jusqu'au dernier ; après quoi l'obscurité de la nuit fit que je le perdis de vue. J'observai encore quelque temps ; et comme je vis qu'il ne revenait pas, je ne doutai pas qu'il ne se fût sauvé par le jardin, désespéré d'avoir si mal réussi. Ainsi, persuadée que la maison était en sûreté, je me couchai.» (à suivre...)