Résumé de la 18e partie Morgiane, encore elle, découvre le pot aux roses. En allant puiser un peu d?huile dans un des vases, un voleur, la prenant pour le capitaine, l?interpelle. Morgiane connut par là que son maître Ali Baba, qui avait cru ne donner à loger chez lui qu'à un marchand d'huile, y avait donné entrée à trente-huit voleurs, en y comprenant le faux marchand, leur capitaine. Elle remplit en diligence sa cruche d'huile, qu'elle prit du dernier vase ; elle revint dans sa cuisine où, après avoir mis de l'huile dans la lampe et l'avoir raIlumée, elle prend une grande chaudière elle retourne à la cour où elle l'emplit de l'huile du vase. Elle la rapporte la met sur le feu, et met dessous force bois parce que plus tôt l'huile bouillira, plus tôt elle aura exécuté ce qui doit contribuer au salut commun de la maison, qui ne demande pas de retardement. L'huile bout enfin ; elle prend la chaudière, et elle va verser dans chaque vase assez d'huile toute bouillante, depuis le premier jusqu'au dernier, pour les étouffer et leur ôter la vie, comme elle la leur ôta. Cette action, digne du courage de Morgiane, exécutée sans bruit, comme elle l'avait projeté, elle revient dans la cuisine avec la chaudière vide, et ferme la porte. Elle éteint le grand feu qu'elle avait aIlumé, et elle n'en laisse qu'autant qu'il en faut pour achever de faire cuire le pot du bouillon d'Ali Baba. Ensuite elle souffle la lampe, et elle demeure dans un grand silence, résolue à ne pas se coucher qu?elle n?eût observé ce qui arriverait, par la fenêtre de la cuisine qui donnait sur la cour, autant que l?obscurité de la nuit pouvait le permettre. Il n'y avait pas encore un quart d'heure que Morgiane attendait, quand le capitaine des voleurs s'éveilIa. ll se lève ; il regarde par la fenêtre qu'il ouvre ; et comme il n'aperçoit aucune lumière et qu'il voit régner un grand repos et un profond silence dans la maison, il donne le signal en jetant de petites pierres, dont plusieurs tombèrent sur les vases, comme il n'en douta point par le son qui lui en vint aux oreilles. ll écoute et n'entend ni n'aperçoit rien qui lui fasse connaître que ses gens se mettent en mouvement. ll en est inquiet : il jette de petites pierres une seconde et une troisième fois. Elles tombent sur les vases et cependant pas un des voleurs ne donne le moindre signe de vie, et il n'en peut comprendre la raison. Il descend dans la cour tout alarmé, avec le moins de bruit qu'il lui est possible ; il approche de même du premier vase, et quand il veut demander au voleur, qu'il croit vivant, s'il dort, il sent une odeur d'huile chaude et de brûlé, qui s'exhale du vase, par où il connaît que son entreprise contre Ali Baba, pour lui ôter la vie et pour piller sa maison, et pour emporter, s'il pouvait, I'or qu'il avait enlevé à sa communauté, était échouée. lI passe au vase qui suivait, et à tous les autres l'un après l'autre, et il trouve que ses gens avaient péri par le même sort ; et par la diminution de l'huile dans le vase qu'il avait apporté plein, il connut la manière dont on s'y était pris pour le priver du secours qu'il en attendait. Au désespoir d'avoir manqué son coup, il enfila la porte du jardin d'Ali Baba, qui donnait dans la cour et de jardin en jardin, en passant par-dessus les murs, il se sauva. (à suivre...)