Souci La candidature du collaborateur de Bush en surprend plus d?un. De son côté, il rassure les pays pauvres de son impartialité. Les administrateurs des 108 pays en développement ont fait part, au candidat proposé par le président George W. Bush, des inquiétudes de certains d'entre eux quant «à la poursuite d'objectifs de stratégie bilatérale à travers ce forum multilatéral» que représente la Banque mondiale. Il faut dire que le choix d'un néoconservateur et l'un des plus fervents architectes de la guerre en Irak a soulevé de vives critiques en Afrique notamment. Au Mali, un responsable d'un parti membre du gouvernement a prédit une «politisation à outrance de l'institution», estimant que Wolfowitz «n'hésitera pas à classer les pays» pro et anti-américains. Au Niger, sa nomination a été considérée comme un «mauvais présage» pour les Nigériens qui accusent déjà l'institution d'être responsable du chaos social dans le pays. Toutefois, dans l?ensemble les premiers intéressés, les pays en développement, ont brillé jusqu'ici soit par leur discrétion, soucieux qu'ils sont de ménager l'avenir, soit par une franche déception. Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Abdou Diouf (Sénégal), s'est dit ainsi «très surpris», tout en jugeant que «les miracles sont toujours possibles», soulignant que la «realpolitik» voulait, en ce moment, que «selon toutes probabilités, M. Wolfowitz sera nommé président de la banque». C?est le 21 mars dernier que Paul Wolfowitz, candidat des Etats-Unis à la présidence de la Banque mondiale, a été auditionné par un groupe d'administrateurs de la banque qui représente une centaine de pays en développement, a annoncé la BM, hier, dans un communiqué. Wolfowitz, actuel secrétaire adjoint à la Défense et bras droit de Donald Rumsfeld, a estimé, selon le communiqué, que «la réduction de la pauvreté et le développement économique sont les principales tâches de la banque» et «a promis qu'il n'essaiera pas de poursuivre des objectifs politiques». Le candidat a ajouté qu'en cas de confirmation, «il s?attellerait à renforcer la contribution de l'organisation au développement des infrastructures dans les pays bénéficiant des crédits» de la banque et qu?il sera «le dirigeant d'une organisation internationale où les vues des 184 membres ont du poids». Enfin, il est attendu que les 24 membres du Conseil des gouverneurs se prononceront le 31 mars sur la candidature de Paul Wolfowitz. Il est à noter que la BM fournit une aide annuelle de 20 milliards de dollars aux pays les plus pauvres.