Résumé de la 22e partie Ali Baba : «Ce que nous avons à faire, c?est d?enterrer les corps de cette peste du genre humain, avec un si grand secret, que personne ne puisse rien soupçonner.» Pendant qu'Ali Baba prenait toutes ces mesures pour ôter à la connaissance du public par quel moyen il était devenu riche en peu de temps, le capitaine des quarante voleurs était retourné à la forêt avec une mortification inconcevable ; et dans l'agitation, ou plutôt dans la confusion où il était d'un succès si malheureux et si contraire à ce qu'il s'était promis, il était rentré dans la grotte, sans avoir pu s'arrêter à aucune résolution, dans le chemin, sur ce qu'il devait faire ou ne pas faire à Ali Baba. La solitude où il se trouva dans cette sombre demeure lui parut affreuse. «Braves gens, s'écria-t-il, compagnons de mes veilles, de mes courses et de mes travaux, où êtes-vous ? Que puis je faire sans vous ? Vous avais-je assemblés et choisis pour vous voir périr tous à la fois par une destinée si fatale et si indigne de votre courage ? Je vous regretterais moins si vous étiez morts le sabre à la main en vaillants hommes. Quand aurai-je fait une autre troupe de gens de main comme vous ? Et quand je le voudrais, pourrais-je l'entreprendre, et ne pas exposer tant d'or, tant d'argent tant de richesses à la proie de celui qui s'est déjà enrichi d'une partie ? Je ne puis et je ne dois y songer, qu'auparavant je ne lui aie ôté la vie. Ce que je n'ai pu faire avec un secours si puissant, je le ferai moi seul ; et quand j'aurai pourvu de la sorte à ce que ce trésor ne soit plus exposé au pillage, je travaillerai à faire en sorte qu'il ne demeure ni sans successeurs ni sans maître après moi, qu'il se conserve et qu'il s'augmente dans toute la postérité.» Cette résolution prise, il ne fut pas embarrassé à chercher les moyens de l'exécuter ; et alors, plein d'espérance et l'esprit tranquille, il s'endormit, et passa la nuit assez paisiblement. Le lendemain, le capitaine des voleurs éveillé de grand matin comme il se l?était proposé prit un habit fort propre, conformément au dessein qu'il avait médité, et il vint à la ville où il prit un logement dans un khan ; et comme il s'attendait que ce qui s'était passé chez Ali Baba pouvait avoir fait de l'éclat il demanda au concierge par manière d'entretien s'il y avait quelque chose de nouveau dans la ville : sur quoi le concierge parla de tout autre chose que de ce qui lui importait de savoir. Il jugea de là que la raison pourquoi Ali Baba gardait un si grand secret venait de ce qu'il ne voulait pas que la connaissance qu'il avait du trésor, et du moyen d'y entrer, fût divulguée, et de ce qu'il n'ignorait pas que c'était pour ce sujet qu'on en voulait à sa vie. Cela l'anima davantage à ne rien négliger pour se défaire de lui par la même voie du secret. (à suivre...)