Quiproquo La salle Ibn Khaldoun a abrité une pièce de l?Egyptien Mahmoud Etoukhi. Interprétée par Ahmed Badri, Nahla Salama, Hassen Asmar, Madhar Abou Enadja, Sami Enaghouri, Nadia Fethi, Mohamed Aïd et Abia, la pièce met en scène des personnages à travers lesquels est racontée, sur un ton dramatique, une histoire dans un style comique. C?est l?histoire de Samir, un jeune universitaire, qui occupe de petits rôles dans la vie et mène une existence modeste. Son rêve le plus fou est de continuer ses études supérieures à l?étranger. Par la suite, il rencontre Nadia et après une longue histoire d?amour, il l?épouse. Le couple mène une vie très modeste dans un quartier populaire d?Egypte. Samir invite son ami Mario en Egypte pour passer des vacances. Les deux amis se connaissent, depuis des années, par correspondance. Un beau jour, Nadia décide de rendre visite à sa mère à Port-Saïd, mais à mi-chemin elle renonce à son idée de partir et revient chez elle. Sa surprise est grande quand elle trouve une femme merveilleusement belle devant sa porte. Celle-ci avait l?air d?être fatiguée après avoir fait un long voyage. Nadia fait entrer l?«étrangère» sans dire un mot. Soudain, Samir arrive et trouve la jeune femme chez lui. Sa surprise est grande lorsque celle-ci se présente : elle s?appelle Mario, comme son ami l?Italien. Et de là, les péripéties s?enchaînent et se succèdent dans un délire propre à l?humour égyptien. La pièce, mettant en scène plusieurs protagonistes, dont chacun déploie sa propre personnalité, traîne cependant en longueur, même si elle se révèle comique, provoquant des moments d?hilarité. Au commencement, elle parvenait à nous tenir en haleine, à susciter en nous attention et curiosité, mais au fil de l?action, le charme ne s?opère plus, sauf par intermittence, où les comédiens arrivent à créer, par un humour souvent improvisé, des situations plaisantes. Les comédiens tombent dans la redondance : gestes et déplacements sont réitérés d?une manière lassante. D?emblée, la pièce tombe dans la monotonie. Les comédiens ont tendance à se répéter dans la formulation du mouvement et dans la présentation de la situation ; ils se répètent et vont même jusqu?au bout de l?excès, ils ont tendance à crier, à vociférer. Cela donne l?impression que la pièce n?évolue pas, qu?elle stagne et que les comédiens s?enlisent. En effet, l?histoire se déroule sur un ton monocorde, dans un style de déjà-vu ; d?ailleurs, on devine l?action suivante avant même qu?elle ne se déroule. Il n?y a pas d?effet de surprise. En outre, le metteur en scène semble avoir voulu privilégier le rire plutôt que la réflexion. C?est plus une pièce de divertissement, même si elle tente d?aborder et de développer des sujets liés à la société égyptienne, à savoir le mépris de soi à travers la fascination pour l?autre. Quant à la scénographie, elle reste classique.