L?ancien mot mas?raf n?est plus, aujourd?hui, employé, en Algérie, dans le sens de banque : on lui préfère le mot banka. Le mot vient du français banque, lui-même emprunté à l?italien banca. Le mot banka est souvent employé dans le sens de «lieu de richesse». Ainsi, dit-on : «Ma ranich banka» (je ne suis pas une banque) pour dire : «Je ne suis pas riche» ou alors «Je ne veux rien te donner». Banka ta?â baba-k ,(est-ce la banque de ton père ?) pour rappeler à l?ordre quelqu?un qui cherche à se servir de l?argent des autres. Le billet de banque est appelé biyi : on aura reconnu le mot français. L?arabe classique emploie le mot waraq, littéralement «papier». C?est, en effet, un morceau de papier, pour être plus précis un rectangle, portant une illustration et une valeur et émis par une banque pour servir de moyen de paiement. On sait que le billet de banque était connu en Chine depuis le VIIe siècle de l?ère chrétienne mais que son usage ne s?est répandu qu?au XVII-XVIIIe siècle, en Europe puis dans le reste du monde. Le billet de banque a d?abord été une sorte de lettre de créance : on le présentait aux banques qui versaient alors, en or, la valeur portée dessus. Ce système a été gardé pratiquement jusqu?au début du XXe siècle, puis la convertibilité en or a été supprimée. L?usage du billet est devenu obligatoire et l?or a été retiré comme monnaie. En Algérie on a gardé cette habitude, dans les familles, de thésauriser l?or que l?on croit avoir plus de valeur que les billets : l?or est non seulement un objet d?apparat, c?est aussi et surtout une valeur que l?on met de côté.