Histoire Le bordj du Manar de la Kalaâ des Béni Hammad a été construit en 1007 de l?ère chrétienne par Hammad Bnou Balkin Bnou Ziri Bnou Mennad El-Sanhadji, fondateur de la dynastie hammadite. Le bordj, une fortification qui se distingue par un cachet architectural particulier, a été doté de longues rangées de meurtrières destinées aux sentinelles chargées, en permanence, de la surveillance des parages, ce qui est confirmé par toutes sources documentaires et archéologiques disponibles. Les mêmes sources permettent d?affirmer que les murs d?enceinte de la Kalaâ des Béni Hammad étaient de même facture, semblables aux fortifications de Mahdia, Tlemcen et Rabat (Maroc), mais la dégradation des vestiges a rendu difficile une reconstitution exacte de la forme de ces constructions. Le bordj du Manar comptait parmi les plus importants de la Kalaâ. Il tient son nom du rôle qu?il jouait dans les communications à distance, à l?aide de signaux projetés par des miroirs notamment. C?est une salle carrée de 20 mètres de côté ; ces murs extérieurs sont décorés d?arabesques semi-concentriques surmontées d?alvéoles semblables aux cellules d?une ruche. Chaque segment d?arabesque, long d?un mètre, rattache des solives séparant les meurtrières réservées aux archers, alors qu?en direction du sud et de l?est, face à l?oued Faraj, les écarts sont rallongés jusqu?à un mètre et demi. La façade orientale du bordj comprend deux meurtrières donnant sur une tourelle unique, au-dessus d?une structure presque identique, dotée d?une seule ouverture placée sous les deux premières, au coin nord-est de la construction. Le bordj est composé de deux grandes salles aux étages et d?un vaste vestibule au rez-de-chaussée où une petite pièce comporte l?entrée du sous-sol. La pièce centrale donne sur les terrasses dessinées en arcs entrecroisés. La pièce du fond fait 5 mètres sur 5 mètres et cache une porte secrète qui donne sur un passage vers l?oued Faraj. Elle fut probablement utilisée comme un dépôt ou une oubliette. La grande salle du bordj est semblable à la salle du trône du palais ziride de la ville d?Achir. Les quatre coins incurvés laissent penser que la salle était surmontée d?une coupole. La salle orientale compte le plus grand nombre de meurtrières. Un passage réservé aux sentinelles relie les salles de chaque niveau. Le bordj était doté d?un dispositif de signalisation qui reliait tous les postes de vigie institués par la dynastie hammadite, que l?historien Ibn Khaldoun a décrits, à propos des villes de Béjaïa et de Tunis.