Période des Zianides C?est au Xe siècle que Médéa entre, définitivement, dans l'histoire nationale et occupe une place essentielle. Buluguin, de la dynastie des Zirides (descendants des Sanhadjas, Berbères occupant le nord de l'Algérie, les côtes et les hauts-plateaux) fonde deux villes : Alger (Djazaïr Beni Mezghena) et Miliana. Il hérite des anciennes traditions de ses aïeux, les Hammadites Zirides qui étaient les grands bâtisseurs de l'Algérie urbanisée. Achir, l'ancienne capitale des Sanhadjas, située dans les monts du Titteri, a transmis tout son sa-voir-faire à Médéa. Celle-ci s'est développée crescendo. Elle accueille les familles des autres villes ou celles persécutées. C'est durant la première moitié du Xe siècle que la Qalaâ d'Achir apparaît. Elle est située entre Tlétat des douairs et Aïn Boucif. La capitale berbère porte toute l'histoire de Médéa et de sa région, le Titteri. Achir est l'?uvre de Ziri Ben Menad, chef de la principale tribu sanhadja, lequel avait une prédilection pour l'urbanisme. Les tribus venues de Tobna, M'sila, Bouira et de Tlemcen vont, progressivement, peupler Achir, rattachée au royaume des Beni Hammad de Béjaïa, les berbères la perdent à trois reprises. En 1076, les Zénètes (brassage de Numides, de Maures et de Gétules) la récupèrent. En 1101, ce sont les Moravides, et les beni Ghariya en 1184. C'est à la même époque, après la «Reconquista» espagnole, que la population andalouse s'installe dans la région de Médéa. Convoitée, Médéa traverse plusieurs règnes comme celui d'Osman Ben-Yaghmoracen, sultan de Tlemcen. Les frères Arroudj et Khaïr-eddine, Pachalik d'Alger, font de Médéa le chef-lieu de Titteri et forment un beylicat. Plusieurs beys s?y sont succédé, dont Mustapha El-Ouznadji Ben Soulaymane (1775 à 1794). Au XVIIe siècle, Médéa récupère sa souveraineté et son prestige. Elle devient le siège principal de tout le beylicat du titteri. Le 22 novembre 1830 (bataille d'Alger), Médéa reçoit un coup fatal. L'armée coloniale française commence sa conquête entre 1830 et 1847. Elle se heurte aux soldats de Mustapha Boumezrag (bey de Médéa) puis aux forces de l'Emir Abdelkader. En 1837, les Français prennent Lambdia et l'Emir Abdelkader la libère dix ans plus tard. La ville se transforme. Des édifices sont construits et les artères de la ville se dessinent. Les habitants se diversifient ; on trouve des soldats de l'armée d'Afrique et des déportés du coup d'Etat du 2 décembre 1852 en France. L'urbanisation Le plan de la ville se compose de deux faubourgs distincts. Le premier quartier est investi d'une citadelle, centre nerveux des décisions militaires et politiques. On y trouve un hôpital, les casernes de janissaires et les annexes. Le second quartier est la nouvelle-ville qui prend de l?ampleur avec l'arrivée de populations d'origines diverses. Aux autochtones de Médéa se sont ajoutées plusieurs ethnies comme les Mauritaniens Césariens, les Massassyles, les Sanhadjas, les Andalous et les juifs. Ces brassages ont fait de cette ville un carrefour culturel et commercial. La vie religieuse La vie spirituelle et religieuse se traduit par l'existence de mosquées de rites hanafite, malékite et ibadhite. Les chrétiens et les juifs ont aussi leurs lieux de culte. Chaque communauté sociale peut défendre ses croyances, rites et m?urs. Ces populations ont toujours coexisté. A l'indépendance, la ville a repris son essor. Elle s'organise selon un autre type de développement.