Prise «C?est un véritable mafioso qu?on a arrêté.» C?est ainsi qu?un responsable de la Brigade nationale de la répression du banditisme (Onrb) a qualifié Laïd Berradi, un richissime commerçant, originaire de Koléa, lors d?un point de presse tenu, hier, au siège de l?Onrb. Le mis en cause serait impliqué dans le transfert vers l?étranger, depuis des banques nationales, d?environ 17 milliards de centimes. L?accusé a été arrêté, lundi dernier, dans son salon de thé à Hydra. Le responsable de l?Onrb n?a, cependant, pas dévoilé tous les détails sur cette affaire «pour les besoins de l?enquête», a-t-il justifié. Mais il a expliqué que M. Berradi, qui a été l?objet d?une filature des services de son organisme judiciaire (Onrb) depuis plus de quatre mois, est un trafiquant connu depuis plusieurs années. «Il a fini par tomber entre les mains de nos vigilants agents et ce, après avoir été dénoncé par ses victimes qui ont décidé de parler.» Selon l?officier, plusieurs autres affaires sont liées à des man?uvres frauduleuses de minoration et de majoration de valeurs qui lui permettaient de transférer des sommes colossales en devise vers l?étranger et de faire dans le blanchiment d?argent et la fraude fiscale. «Une de ses sociétés spécialisées dans l?importation de fruits et légumes a incité nos services à enquêter avec l?aide des services des douanes qui ont pu avoir les factures réelles», a souligné le responsable. A la suite de cette enquête, il s?est avéré que Berradi minorisait les montants pour se soustraire aux droits et taxes douanières. Les douanes ont alors déposé une plainte, et une amende de 70 milliards de centimes lui a été imposée pour fausse déclaration sur la valeur et infraction à la loi sur le mouvement des capitaux. L?enquête a révélé, par ailleurs, que des entreprises de Berradi ne sont, en fait, utilisées que comme des prête-noms. «Trois autres Sarl et Eurl sont au nom de personnes profanes, ignorantes et âgées. Il s?agit, pour l?une d?elles, d?un sexagénaire analphabète que Berradi a utilisé pour lui délivrer un registre du commerce et monter une société à son nom. Ce vieil homme a reçu un grand choc et a été hospitalisé lorsque le fisc lui a demandé de payer 3,5 milliards de centimes. Une autre personne, une femme au foyer, a reçu un redressement de 2,6 milliards de centimes pour une seule opération d?importation alors que son registre du commerce n?a été utilisé qu?une seule fois. Selon l?officier de l?Onrb, M. Berradi n?était qu?un pauvre malheureux qui habitait une baraque alors qu?aujourd'hui ,«il est archimillionnaire avec deux villas à Hydra, un bateau de plaisance, un salon de thé. Il a bénéficié de complicités assez puissantes, notamment au niveau de l?Administration et probablement au niveau de la justice. Des complicités qu?il payait au prix fort», a conclu l?officier de l?Onrb.