Le mis en cause serait impliqué directement dans le transfert de capitaux vers l'étranger à partir des banques El Khalifa et BCIA (environ 17 milliards). Fausses déclarations, minoration des valeurs de factures, infraction à la réglementation relative au mouvement des capitaux de et vers l'étranger, blanchiment d'argent. Telles sont les principales accusations retenues contre celui dont on disait être très influent sur certains commis de l'Etat en l'occurrence Berradi Laïd, un très modeste citoyen de Koléa, à la tête d'un capital estimé à plusieurs dizaines de milliards au bout de quelques années. Dans une conférence de presse animée, hier, au siège du service central de la répression du banditisme (ex-ONRB), l'adjoint du chef de service a donné la genèse d'une affaire d'escroquerie défiant la chronique. Le principal mis en cause a été arrêté lundi dernier alors qu'il se trouvait dans son luxueux salon de thé Les Jasmins à Hydra, après avoir fait auparavant l'objet d'une minutieuse enquête déclenchée depuis plusieurs mois. À l'origine, un dépôt de plainte des services des impôts de Tipasa auprès du tribunal de Koléa, la ville natale de Berradi qui a trouvé une astuce pour s'enrichir. Il utilise des prête-noms puisés parmi des citoyens démunis et sans instruction (même des femmes au foyer), pour importer frauduleusement des fruits et des produits alimentaires. Ces transactions douteuses opérées notamment à partir de deux sociétés fictives basées à Marseille, n'ont pas manqué d'attirer l'attention des services de répression du banditisme qui n'ont pas quitté d'une semelle le mis en cause grâce à une caméra de télésurveillance. Certains prête-noms identifiés passent aux aveux en constatant qu'ils devaient payer des sommes faramineuses au fisc (plusieurs milliards). Et c'est à partir de leurs déclarations que le pot aux roses a été découvert. De fil en aiguille, les éléments chargés de l'enquête constatent de grosses infractions concernant des factures d'importation minorées par rapport aux valeurs réelles et ce, dans le but de se soustraire aux taxes douanières. Quatre sociétés de sa création sont mises sous contrôle. Le constat d'évasion fiscale pousse la direction des douanes à déposer une plainte assortie d'une amende de 71 milliards de centimes. Le mis en cause serait impliqué directement dans le transfert de capitaux vers l'étranger à partir de la banque El Khalifa et la BCIA (environ 17 milliards). Cependant, des sources laissent croire que le cas Berradi Laïd jouit d'une protection occulte. Pour preuve, les différents dépôts de plainte contre lui se sont soldés par des non-lieux énigmatiques. Le mis en cause sera présenté aujourd'hui devant le juge en même temps que quatre autres personnes (prête-noms). Il y a lieu de noter que Berradi Laïd possède une fortune : un yacht, un jet-ski, une villa, plusieurs appartements, une chambre froide et un salon de thé. Par ailleurs, une deuxième affaire a été présentée par l'adjoint du chef de service de la répression du banditisme. Il s'agit d'une affaire d'escroquerie à Baïnem dont est rendu coupable un entrepreneur (entreprise de construction) originaire de Staouéli. Voulant faire fortune rapidement, il achète un terrain appartenant à l'ancienne usine d'agrégats pour un montant de 12 milliards de centimes. Il crée sa société, au nom de l'ancienne raison sociale de l'Epadh, spécialisée dans un créneau porteur à savoir la vente sur plan de 267 logements promotionnels sans que les dispositions réglementaires soient respectées. Considérant l'engouement des citoyens pour le logement, il a réussi à amasser pas moins de 17 milliards de centimes représentant les avances consenties par les victimes. L'enquête en cours a révélé du moins qu'une partie des biens de l'intéressé a été saisie. A. F.