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Trafic et banditisme
Un baron de l'import-import arrêté
Publié dans El Watan le 07 - 04 - 2005

Même si toutes les ramifications de l'étendue de son influence n'ont toujours pas été dévoilées, la police a qualifié l'arrestation de Laïd Berradi, un richissime commerçant de Koléa, « de gros coup » dans le milieu de la délinquance financière.
Lors d'un point de presse tenu au siège du service central de la répression du banditisme, un organe dépendant de la police judiciaire ayant pour mission de lutter contre le terrorisme et la grande criminalité et agissant sur l'ensemble du territoire national, les responsables ont expliqué que Berradi, « filé » par ce service depuis plus de 4 mois, mais « connu depuis plus de dix ans », a « fini par tomber entre nos mains après que ses prête-noms ont décidé de parler ». Il ne s'agit, selon l'officier, que d'une seule affaire liée « à des manœuvres frauduleuses de minoration et de majoration de valeurs qui lui permettaient de transférer des sommes énormes en devises vers la France, de faire dans le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale ». Les policiers ont commencé, a-t-il expliqué, par s'intéresser à des opérations d'importation de produits agroalimentaires, notamment la banane et les pommes, menées par une de ses sociétés. Grâce à l'aide des services des douanes, lesquels dans le cadre de la coopération mutuelle ont pu obtenir les factures réelles, il s'est « avéré que Laïd Berradi minorait les montants pour se soustraire aux droits et taxes douaniers. Une plainte a donc été déposée par les services des douanes, qui lui ont imposé une amende de 700 millions de dinars pour fausses déclarations sur la valeur et infraction à la loi sur le mouvement des capitaux ». Suite à cette affaire, les policiers ont étendu leurs investigations pour identifier les autres sociétés que Laïd Berradi « utilise » comme prête-noms. « Nous avons retrouvé trois autres Sarl et Eurl, dont les registres du commerce appartiennent à de vieilles femmes et à de pauvres citoyens, chômeurs, analphabètes et vivant dans le dénuement. Berradi profite de leur ignorance pour monter des sociétés, certaines n'ont duré que le temps d'une opération d'importation avant d'être fermées. Ces personnes sont des victimes. Elles n'étaient même pas au courant de ces pratiques jusqu'à ce que les services des impôts les saisissent pour leur réclamer leur dû. Un vieil homme a reçu un choc lorsque le fisc lui a demandé de payer 35 millions de dinars. Cela fait une semaine depuis qu'il est à l'hôpital. Une vieille femme au foyer a reçu un redressement de 240 millions de dinars pour une seule opération d'importation. Le registre du commerce de cette femme n'a été utilisé qu'une seule fois et en l'espace de trois jours seulement. Et ils sont nombreux à avoir été floués par Berradi. »
Une pratique généralisée
L'officier de police a tracé un portrait assez intéressant de Berradi, dans la mesure où le genre de « personnalité » ne représente pas des cas isolés. Cette pratique de prête-noms s'est tellement généralisée qu'elle a fini par gangrener le commerce en Algérie. Agé de 43 ans, Berradi habitait, il y a à peine dix ans, toujours selon le policier, « une baraque » à Koléa. « En un temps très court, il a réussi à construire un véritable empire financier qui lui a ouvert toutes les portes de l'administration, des banques et même de la justice. Je ne peux pas en dire plus, sauf que le ministre de la Justice a été saisi puisqu'il y a une commission d'enquête à ce sujet », a déclaré le conférencier, laissant sous-entendre que le mis en cause bénéficiait de complicités assez puissantes, notamment au niveau de la justice et de l'administration. Des complicités qu'il « payait au prix fort », grâce à sa fortune colossale constituée d'un salon de thé huppé à Hydra (là où il a été arrêté), d'un bateau de plaisance, d'un jet ski, d'une villa dans un quartier résidentiel, de plusieurs appartements et d'une chambre froide à Chaâiba. « Nous ne pouvons pas en dire plus, car les investigations ne sont pas encore terminées. Il y a d'autres affaires aussi importantes qui sont actuellement en cours et qui pourraient mettre à nu tous les soutiens de Berradi. » Interrogé sur les liens que pourrait avoir ce dernier avec l'affaire Khalifa, l'officier a affirmé que ses services doivent avoir une séance de travail avec le liquidateur pour discuter d'un éventuel prêt de 70 millions de dinars qu'il n'aurait pas remboursé. Il a également confirmé la relation entre Berradi et l'affaire du whisky frelaté sans pour autant expliquer comment il a pu échapper aux mailles du filet de la justice et comment, en dépit des plaintes des services des impôts et de deux commerçants qui ont été escroqués dans une affaire de chèques sans provision de plus de 100 millions de dinars, il a pu continuer à jouir de toutes ses activités. « Le problème est que Berradi n'a aucune société à son nom. Mais il a des contacts au niveau des banques pour ouvrir des comptes à ses prête-noms qui, dans certains cas, ont même fait des voyages à l'étranger avec lui. Pour pouvoir mettre à nu toute son organisation, il fallait que ses prête-noms parlent. C'est ce qui a été fait. Leurs aveux sont tellement détaillés que Berradi a fini par tout reconnaître. Il sera présenté aujourd'hui à la justice, avec ses quatre victimes dans un premier temps, en attendant la fin de l'enquête. »


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