L'urbanisation anarchique et la carence de la gestion urbaine sont, selon le département chargé de la Ville auprès du ministère de l'Environnement, à l'origine des graves atteintes à l'environnement que connaît le pays et, d'une manière générale, de la dégradation des ressources naturelles. Plusieurs milliers d'hectares de terres agricoles du nord du pays ont été sacrifiés au profit du développement urbain. A titre d'exemple, l'extension urbaine d'Alger s'est faite essentiellement sur les zones à fortes potentialités agricoles (Mitidja et Sahel) où le bâti occupe actuellement 10% de la superficie de la Mitidja et 21% de celle du Sahel. Entre 1974 et 1987, la déperdition des terres agricoles a atteint 70 000 hectares ; le même phénomène a affecté près de 78 000 ha durant la période entre 1988-1996. Cette même urbanisation débouchait aussi sur une surexploitation des nappes phréatiques et leur contamination ainsi qu'une augmentation importante des rejets dans le milieu naturel. Sur l'ensemble de l'Algérie du Nord, 193 des 358 agglomérations urbaines sont situées en amont des barrages et des champs captant des nappes. Les réseaux d'assainissement se sont développés de manière anarchique, au gré du développement des villes.