Résumé de la 106e partie n Le sénateur Jennings tourne à son avantage la photo publiée par le Mirror. Pat reçoit un message de Sam, qui écourte ses vacances à Palm Springs. Le message suivant commença d'une voix basse, émue. «Mademoiselle Traymore — euh, Pat. Vous m'avez peut-être oubliée. (Un silence.) Mais non, vous vous souvenez sûrement de moi. Seulement, vous rencontrez tellement de gens, n'est-ce pas ? (Nouveau silence.) Il faut que je me dépêche. Je suis Margaret Langley. La directrice... à la retraite bien sûr... de l'école d'Apple Junction.» Le temps du message était épuisé. Agacée, Pat se mordit les lèvres. Mlle Langley avait rappelé. Cette fois, elle parlait précipitamment : «Pour en savoir plus, rappelez-moi au 518/555-2460.» Il y eut un bruit de respiration hésitante. Puis Mlle Langley ajouta soudain : «Mademoiselle Traymore j'ai eu des nouvelles d'Eleanor aujourd'hui.» Mlle Langley répondit dès la première sonnerie. Pat eut à peine le temps de se présenter. «Mademoiselle Traymore, après toutes ces années, j'ai reçu des nouvelles d'Eleanor. Au moment où je revenais de l'église, le téléphone a sonné et elle m'a dit ”allô” de sa voix douce et timide et nous nous sommes toutes les deux mises à pleurer. — Mademoiselle Langley, où est Eleanor ? Que fait-elle ?» Un silence ; puis Margaret Langley parla lentement, comme si elle choisissait les mots précis. «Elle ne m'a pas dit où elle se trouve. Elle a dit qu'elle va beaucoup mieux et qu'elle ne veut pas rester cachée pendant le reste de ses jours. Elle pense se livrer à la police. Elle sait qu'elle retournera en prison — elle a violé ses obligations. Mais cette fois-ci, elle aimerait que je vienne la voir. — Se livrer à la police !» Pat se souvint du visage désespéré, comme frappé de stupeur, d'Eleanor après sa condamnation. «Que lui avez-vous répondu ? — Je l'ai suppliée de vous téléphoner. Je pensais que vous auriez la possibilité de-faire rétablir sa libération conditionnelle.» Soudain, la voix de Margaret Langley se brisa. «Mademoiselle Traymore, je vous en prie, ne laissez pas cette enfant repartir en prison. — Je vais essayer, promit Pat. J'ai un ami, un député, qui nous aidera. Mademoiselle Langley, s'il vous plaît, pour l'amour d'Eleanor, savez-vous où je peux la joindre ? — Non, sincèrement, je l'ignore. — Si elle vous rappelle, priez-la de me contacter avant de se rendre. Elle sera dans une bien meilleure position pour négocier. — Je savais que vous accepteriez de nous aider. Je savais que vous étiez quelqu'un de bien.» Le ton de Margaret Langley changea. «Je veux vous dire combien je suis touchée que ce gentil M. Pelham m'ait téléphoné pour m'inviter à participer à votre émission. On vient m'interviewer et m'enregistrer demain matin.» Ainsi, Luther avait aussi suivi cette suggestion. «J'en suis ravie.» Pat essaya d'avoir l'air enthousiaste. «Maintenant, n'oubliez pas de dire à Eleanor de me téléphoner.» Elle reposa lentement le récepteur. Si Eleanor Brown était aussi timide que le disait Margaret Langley, se livrer à la police représentait un acte de courage démesuré. Mais il serait terriblement délicat pour Abigail Jennings que, dans les prochains jours, on reconduise cette jeune femme vulnérable en prison, surtout si elle persistait à affirmer qu'elle était innocente du vol commis dans le bureau du comité électoral. A suivre