Des années de laxisme en matière de protection de l?environnement contre les déchets industriels, inefficacité avouée de la réglementation, indigence du dispositif de sécurité et de prévention antipollution? Tous les ingrédients d?une catastrophe écologique sont là. C?est ce qui ressort, entre autres, du séminaire sur «la pollution et la protection de l?environnement en Algérie», tenu les 5 et 6 avril derniers. Pendant des années, la pollution de nos villes et villages faisait des ravages sans que l?on en prenne réellement conscience. Il est vrai que, plus d?une décennie durant, les préoccupations étaient ailleurs? Cette espèce de mépris à l?égard de questions aussi majeures et parties intégrantes du développement s?avère avoir été trop chèrement payé. Le rapport, cité plus haut, l?énonce sans détour, non sans quantifier les terribles conséquences de ces négligences. D?emblée, il est constaté que l?Algérie «vit une crise écologique majeure» dont les pertes économiques et les surcoûts en matière de santé publique s?élèvent à plus de 7% du PIB national ! Autrement dit, faute de les avoir prévenus, les graves problèmes écologiques de nature diverse, ont dû être «guéris» quant à leurs conséquences à raison de 7% de nos richesses nationales. Une facture qui non seulement risquerait de nous être imposée à échéances régulières, mais encore de s?alourdir, au regard d?une dégradation quasi généralisée de notre environnement et donc, au vu des immenses efforts exigés pour un tant soit peu y remédier. La dégradation continue des sols, la désertification, la perte de couverture forestière, la pauvreté et la rareté grandissante en eau douce, une suroccupation des zones côtières du littoral affectant les écosystèmes?Ce sont, à titre non exhaustif, la réalité d?un état des lieux cité par l?un des conférenciers, participant au séminaire. Cela, conjugué à une urbanisation incontrôlée au niveau des zones du littoral, est à l?origine de pollutions qui ne cessent de croître en termes de déchets et de la détérioration de la qualité de l?air et de l?eau accentuant ainsi les facteurs de morbidité. Dans ce contexte, le constat sur l?accroissement des maladies à transmission hydrique et respiratoires, a tôt fait d?être établi avant même qu?il ne soit confiné dans un rapport d?experts. En guise de recommandations, les promoteurs dudit rapport suggèrent de méditer les raisons de cette situation identifiées, là aussi, à titre non exhaustif. À retenir, ainsi, les carences en termes d?approche des préoccupations environnementales, les efforts financiers «provenant exclusivement de l?Etat, sont mal répartis, insuffisants et souvent inefficaces».