Résumé de la 11e partie Aladdin refusa de remettre la lampe au magicien. Ce dernier, en colère, jeta un peu de son parfum sur le feu et le caveau se referma aussitôt. Il est certain que le magicien africain n'était pas frère de Mustafa le tailleur, comme il s'en était vanté, ni par conséquent l?oncle d'Aladdin. Il était véritablement d'Afrique, et il y était né ; et, comme l'Afrique est un pays où l'on est plus entêté de la magie que partout ailleurs, il s'y était appliqué dès sa jeunesse, et, après quarante années ou environ d'enchantements, d'opérations de géomancie, de suffumigations et de lecture de livres de magie, il était enfin parvenu à découvrir qu'il y avait dans le monde une lampe merveilleuse dont la possession le rendrait plus puissant qu'aucun monarque de l?univers, s'il pouvait en devenir le possesseur. Par une dernière opération de géomancie, il avait connu que cette lampe était dans un lieu souterrain au milieu de la Chine, à l'endroit et avec toutes les circonstances que nous venons de voir. Bien persuadé de la vérité de cette découverte, il était parti de l'extrémité de l'Afrique, comme nous l'avons dit, et, après un voyage long et pénible, il était arrivé à la ville qui était si voisine du trésor ; mais, quoique la lampe fût certainement dans le lieu dont il avait connaissance, il ne lui était pas permis néanmoins de l'enlever lui-même, ni d'entrer en personne dans le lieu souterrain où elle était. Il fallait qu'un autre y descendît, l'allât prendre et la lui mît entre les mains. C'est pourquoi il s'était adressé à Aladdin, qui lui avait paru un jeune enfant sans conséquence et très propre à lui rendre ce service qu'il attendait de lui, bien résolu, dès qu'il aurait la lampe dans ses mains, de faire la dernière suffumigation que nous avons dite, et de prononcer les deux paroles magiques qui devaient faire l'effet que nous avons vu, et sacrifier le pauvre Aladdin à son avarice et à sa méchanceté, afin de n'en avoir pas de témoin. Le soufflet donné à Aladdin et l'autorité qu'il avait prise sur lui n'avaient pour but que de l'accoutumer à le craindre et à lui obéir exactement, afin que, lorsqu'il lui demanderait cette fameuse lampe magique, il la lui donnât aussitôt ; mais il lui arriva tout le contraire de ce qu'il s'était proposé. Enfin, il n'usa de sa méchanceté avec tant de précipitation, pour perdre le pauvre Aladdin, que parce qu?il craignit que, s'il contestait plus longtemps avec lui, quelqu?un ne vînt à les entendre et ne rendît public ce qu'il voulait tenir très caché. Quand le magicien africain vit ses grandes et belles espérances échouées à n'y revenir jamais, il n'eut pas d'autre parti à prendre que celui de retourner en Afrique ; c'est ce qu'il fit dès le même jour. Il prit sa route par des détours, pour ne pas rentrer dans la ville d'où il était sorti avec Aladdin. Il avait à craindre en effet d'être observé par plusieurs personnes qui pouvaient l'avoir vu se promener avec cet enfant et revenir sans lui. (à suivre...)