Résumé de la 1re partie Aladdin est le fils d?un tailleur. Un jour il rencontra un magicien africain. Soit que le magicien africain, qui se connaissait en physionomie, eût remarqué dans le visage d'Aladdin tout ce qui était absolument nécessaire pour l'exécution de ce qui avait fait le sujet de son voyage, ou autrement, il s'informa adroitement de sa famille, de ce qu'il était et de son inclination. Quand il fut instruit le tout ce qu'il souhaitait, il s'approcha du jeune homme, et, en le tirant à part à quelques pas de ses 6 camarades : «Mon fiIs, lui demanda-t-il, votre père ne s'appelle-t-il pas Mustafa le tailleur ? ? Oui, Monsieur, répondit Aladdin ; mais il y a longtemps qu'il est mort.» A ces paroles, le magicien africain se jeta au cou d'Aladdin, l'embrassa et le baisa par plusieurs fois les larmes aux yeux, accompagnées de soupirs. AIaddin, qui remarqua ses larmes, lui demanda quel sujet il avait de pleurer. «Ah ! mon fils ! s'écria le magicien africain, comment pourrais-je m'en empêcher ? Je suis votre oncIe, et votre père était mon bon frère. Il y a plusieurs années que je suis en voyage, et, dans Ie moment que j'arrive ici avec I'espérance de le revoir et de lui donner de la joie de mon retour, vous m'apprenez qu'il est mort. Je vous assure que c'est une douleur bien sensible pour moi de me voir privé de la consolation à laquelle je m'attendais. Mais ce qui soulage un peu mon affiction, c'est que, autant que je puis m'en souvenir, je reconnais ses traits sur votre visage, et je vois que je ne me suis pas trompé en m'adressant à vous.» Il demanda à Aladdin, en mettant Ia main à la bourse où demeurait sa mère. Aussitôt Aladdin satisfit à sa demande, et le magicien africain lui donna en même temps une poignée de menue monnaie, en lui disant : «Mon fiIs, aIlez trouver votre mère, faites-lui bien mes compliments, et dites-lui que j'irai la voir demain, si le temps me le permet, pour me donner Ia consolation de voir Ie lieu où mon bon frère a vécu si longtemps et où il a fini ses jours.» Dès que le magicien africain eut laissé le neveu qu'il venait de se faire lui-même, Aladdin courut chez sa mère, bien joyeux de l'argent que son oncle venait de lui donner. «Ma mère, Iui dit-il en arrivant, je vous prie de me dire si j'ai un oncle. ? Non, mon fiIs, lui répondit la mère, vous n'avez point d'oncIe du côté de feu votre père ni du mien. ? Je viens cependant, reprit Aladdin, de voir un homme qui se dit mon oncIe du côté de mon père, puisqu'il était son frère, à ce qu'il m'a assuré ; il s?est même mis à pleurer et à m'embrasser quand je lui ai dit que mon père était mort. Et, pour marque que je dis la vérité, ajouta-t-il en lui montrant la monnaie qu'il avait reçue, voilà ce qu'il m'a donné. Il m'a aussi chargé de vous saluer de sa part et de vous dire que demain, s'il en le temps, il viendra vous saluer, pour voir en même temps la maison où mon père a vécu et où il est mort. ? Mon fils, repartit la mère, il est vrai que votre père avait un frère ; mais il y a longtemps qu'il est mort, et je ne lui ai jamais entendu dire qu'il en eût un autre.» lIs n'en dirent pas davantage touchant le magicien africain. (à suivre...)