Choix Les électeurs basques ont donné, hier, un coup d'arrêt au projet souverainiste du gouvernement régional basque. Ces électeurs ont, en effet, refusé d'accorder la majorité absolue aux candidats de ce gouvernement lors de l'élection du Parlement de cette région autonome du nord de l'Espagne. Toute la classe politique avait souligné que l'élection du 17 avril serait un test pour le projet de réforme du Pays basque prévoyant un nouveau statut politique fondé sur le principe de «libre association» de la région basque à l'Espagne et visant à obtenir davantage d'autonomie. Ce projet connu en Espagne sous le nom de «Plan Ibarretxe», du nom du chef du gouvernement basque sortant Juan José Ibarretxe, a été rejeté, en février dernier, à une large majorité par le Parlement espagnol, à Madrid, ainsi que par le gouvernement socialiste central de José Luis Rodriguez Zapatero et par l'opposition de droite qui y voient une mise en cause des fondements de la Constitution espagnole de 1978, garante notamment de l'unité de l'Espagne. Lorsqu'en février, le Parlement espagnol avait rejeté ce plan, M. Ibarretxe avait aussitôt convoqué les élections basques en déclarant qu'il mènerait à bien, quoi qu'il arrive, son projet, en le soumettant par référendum au peuple basque. Il avait ajouté qu'il convenait maintenant «de donner la parole au peuple basque». Or, hier, les électeurs ont apporté leur réponse en donnant une victoire étriquée au PNV, loin de la majorité absolue espérée. Si le PNV demeure, comme il l'a toujours été depuis les premières élections de 1980, le premier parti basque, il perd néanmoins quatre députés et 4 % de votants. M. Ibarretxe, candidat à sa propre succession, a déclaré hier soir que le PNV «a gagné les élections». «C'est nous qui allons diriger ce pays», a-t-il dit. Mais il a reconnu que «nous n'avons pas reçu le même soutien qu'il y a quatre ans». Il a annoncé que dès aujourd'hui, il allait prendre contact avec le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et tous les partis politiques basques «pour établir la feuille de route de la prochaine législature». Patxi Lopez, chef du parti socialiste basque (PSE), qui est redevenu hier la seconde force politique du Pays basque, a immédiatement freiné les ardeurs du chef du gouvernement sortant en déclarant qu'il y a eu un perdant hier. «C'est le Plan Ibarretxe. La société basque a voté pour le changement», a-t-il affirmé. Les résultats des élections d'hier montrent qu'une majorité cohérente et stable de gouvernement sera encore plus difficile à trouver que sous la précédente législature.