Le futur gouvernement socialiste espagnol va proposer une réforme du statut du Pays Basque, lui offrant une plus grande autonomie, afin d'éviter l'organisation d'un référendum d'autodétermination voulu par le pouvoir régional basque, selon El Pais d'hier.Le journal de centre-gauche, proche du gouvernement, n'identifie pas ses sources, mais assure que "les socialistes accepteraient une réforme du statut, dans le cadre constitutionnel, pour accroître l'autonomie du Pays Basque". Une offre qui serait conditionnée à ce que le chef de l'exécutif régional basque, Juan José Ibarretxe, "renonce" à son plan, catégoriquement rejeté par Madrid, d'organiser une consultation populaire sur l'autodétermination au Pays Basque (nord) en octobre. Un accord sur ce point, encore loin d'être acquis, ouvrirait la porte à une possible alliance parlementaire entre le Parti socialiste (PSOE) de M. Zapatero et le Parti nationaliste basque (PNV, centre-droit) de M. Ibarretxe. Le PSOE n'a en effet obtenu aux législatives de dimanche qu'une majorité relative de 169 sièges, sur un total de 350 députés et il devra s'appuyer sur des partis minoritaires pour faire voter ses lois. Le PNV (6 sièges) ou les nationalistes catalans de CiU (10 sièges) sont régulièrement cités comme potentiels alliés du gouvernement. M. Ibarretxe, membre du PNV, avait lancé un défi au gouvernement espagnol en septembre 2007, en annonçant sa "feuille de route" souverainiste pour le règlement de la question basque, trois mois après l'échec des négociations entre Madrid et l'organisation séparatiste armée ETA. Le PNV a cependant subi un revers dimanche aux législatives espagnoles en étant devancé dans toutes les provinces basques par le PSOE, une première. Ce recul a été perçu comme un avertissement à Ibarretxe. Celui-ci n'en a pas moins insisté jeudi qu'il entendait toujours réunir le parlement régional basque en juin pour faire voter la convocation de sa consultation populaire et qu'en cas de rejet, il convoquerait des élections régionales anticipées. Selon El Pais, M. Zapatero convoquera en avril les présidents des régions espagnoles dont le chef de l'exécutif régional basque. Il proposera à ce dernier une réforme du statut d'autonomie déjà très large du Pays Basque, sur le modèle de celles déjà adoptées pour six autres régions sous la précédente législature, notamment en Catalogne (nord-est). La réforme du statut catalan avait été l'occasion d'une féroce empoignade politique entre le PSOE et les conservateurs de droite du Parti Populaire (PP), qui accusaient le pouvoir de démanteler l'Espagne.