Contribution Par leur participation régulière et constante, les troupes d?amateurs expriment leur soutien au festival. Le festival d?art dramatique de Mostaganem connaît, depuis quelques années, une participation de jeunes troupes théâtrales d?amateurs qui, à chaque édition, participent par amour pour l?art et pour le théâtre en particulier. Mais «aussi pour faire des rencontres avec d?autres participants, surtout pour communiquer, faire des échanges artistiques et, pourquoi pas, élaborer d?autres programmes culturels», expliquent unanimement les troupes participant à cette 36e édition. Effectivement, et selon les propos de quelques spécialistes d?art dramatique, la scène théâtrale algérienne est grandement investie par de jeunes amateurs qui, avec peu de moyens, s?arment de leur seule volonté pour continuer à faire du théâtre. L?autre raison qui motive les troupes théâtrales c?est leur désir de marquer, de par leur présence dans cette manifestation, leur soutien au festival, et faire en sorte que la tradition initiée par les fondateurs de ces rencontres d?art dramatique se perpétue. «Le festival ne devra, en aucun cas, mourir, il doit vivre en dépit de toutes les contraintes, et nous, par notre présence, le maintiendrons en vie», dit l?un des membre de la troupe Le Point d?Oran. Et d?ajouter aussitôt : «Notre présence à tous a franchi les obstacles que rencontre le festival, et nous espérons, à l?avenir, surmonter toutes les difficultés». Lors d?une rencontre entre troupes théâtrales et journalistes, qui s?est tenue samedi, les comédiens ainsi que les présidents d?associations et de troupes ont tenu à déplorer les problèmes dans lesquelles le théâtre se débat. «L?obstacle premier sur lequel nous butons en tant que théâtre amateur est d?ordre financier. L?on n?a pas suffisamment d?argent pour financer nos projets et parfois même pour monter nos spectacles», déclare un membre de l?une des troupes participantes. «L?Etat ne veut pas qu?il y ait une culture saine, ce qu?il veut c?est bien une activité culturelle et non pas un acte culturel, car il faut bien distinguer l?un de l?autre : le premier répond à son attente et ne le gêne pas, alors que le second dérange. Et le festival d?art dramatique dérange, le théâtre lui-même dérange, puisqu'il est une prise de position», disent-ils. L?institution a renoncé à la culture, et en dépit de ce reniement, l?on continue à fonctionner : des jeunes dynamiques s?organisent en associations et en troupes théâtrales afin de prendre la relève et donc de continuer à ?uvrer dans le même état d?esprit que les fondateurs du théâtre algérien. Le festival d?art dramatique de Mostaganem reste, pour ces jeunes troupes théâtrales, une école, il permet aux troupes de venir pour présenter leur travail, comparer leur performance, il encourage la jeune création à persévérer dans le domaine. Dans ce contexte, le festival s?assigne comme principale tâche de former et d?informer.