Réaction La Fédération française de football (FFF), mécontente de la décision de sa Commission de discipline, a fait appel, vendredi soir, de la sanction infligée à Fabien Barthez. Une suspension de trois mois ferme et trois avec sursis pour avoir craché sur l'arbitre de Widad-OM le 12 février à Casablanca : la sanction dont a écopé le gardien titulaire de l?équipe de France a été jugée «clémente» par les spécialistes. «La polémique enfle», constatait vendredi soir l'avocat de Fabien Barthez, en observant l'impact médiatique de l'affaire de son client. La sanction de première instance permettait à Barthez de commencer la saison prochaine avec l'OM et surtout de ne rater aucun match avec l'équipe de France, dans une situation difficile dans son groupe de qualification au Mondial-2006. «Ils ont joué la carte de l'équipe de France», analysait Grégory Coupet, le gardien de l'OL et doublure de Barthez chez les Bleus. Néanmoins, une fois les comptes faits, l'annonce de la décision, vendredi en fin de matinée, a provoqué une véritable levée de boucliers, les réactions allant de la «surprise» du ministre des Sports à la colère des arbitres. Le président du Conseil national de l'éthique (CNE) Dominique Rocheteau estimait lui : «C'est un peu léger. Il ne faudrait pas que cela fasse jurisprudence.» Les arbitres se montraient scandalisés : «C'est grotesque.» Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) estimait que les juges de Barthez avaient «légitimé les comportements de voyous» alors qu'au Maroc, on se montrait plus diplomate, en soulignant la «clémence» de la décision. Il était donc presque logique qu'en début de soirée, la FFF, qui était restée muette pendant toute la journée, fasse appel de la décision de «sa» commission, qui aura, en tout cas, démontré l'indépendance inscrite dans ses statuts... Une procédure exceptionnelle, remarquait-on en interne. Le bureau du conseil fédéral estime qu'il y a un «décalage» entre la sanction et les règlements. Celui-ci estime en substance que la commission n'aurait pas dû faire bénéficier Barthez de trois mois de sursis alors que les textes prévoient «six mois de suspension ferme incompressible» pour les actes de Barthez. La commission supérieure d'appel de la FFF va désormais reprendre le dossier et entendre dans les quinze jours tous les intervenants, dont Fabien Barthez, pour ensuite prendre une nouvelle décision. Cette décision pourra à son tour être remise en question en saisissant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) «pour une tentative de conciliation». Le feuilleton est donc loin d'être terminé.