Risque L?année 1994 marque le début du déclin de cette espèce qui a subi des pertes importantes d?étalons. L?avenir de l?élevage équin dans la région Centre du pays est sérieusement compromis, a indiqué le délégué régional de l?Office national de développement de l?élevage équin, Khaled Salmi. Autrefois symbole de fierté et d?indépendance, considéré également comme un signe de distinction sociale, le cheval barbe, espèce propre aux régions steppiques, est aujourd?hui en voie de disparition. Ce cheval, fort apprécié pour sa docilité, sa maniabilité et sa résistance, est aujourd?hui sérieusement menacé d?extinction, au grand dam des amateurs de ce cheval qui ont tenté, jalousement et au prix de grands efforts et de sacrifices, de le préserver et de le sauvegarder pour lui éviter de subir le même sort que les autres espèces animales qui peuplaient jadis le vaste territoire de l'Algérie. Pour sauver cette espèce animale, M. Salmi en appelle au bon sens des responsables pour qu?une décision soit prise dans l?immédiat en vue de mettre en place un plan de sauvetage permettant d?éviter la perte d?étalons de grande valeur, a-t-il indiqué. La détérioration des conditions d?élevage remonte, a-t-il souligné, à l?année 1994, date qui marque le début du déclin de cette espèce qui a subi des pertes importantes d?étalons. Ainsi, les stations de monte de Aïn Boucif, de Ksar El-Boukhari, de Chahbounia (wilaya de Médéa), et celles d?El-Attaf, de Djendel (wilaya de Aïn Defla), de Aïn Oussera, de Djelfa (wilaya de Djelfa) ou de Bou Saâda (M'sila), censées élever à l?origine des étalons mâles de races barbe ou arabe barbe, destinés à la reproduction et à l?amélioration de la race, ont été, au fil des ans, abandonnées, sans soutien financier ni suivi médical approprié. Les attelages ont été ainsi réduits à leur plus simple expression, mal nourris et ne bénéficiant d?aucun suivi médical. Les inspections et les contrôles vétérinaires sont devenus de plus en plus rares, d?autant plus qu?il s?agit d?animaux sensibles et fragiles, indique-t-il avec amertume. Conséquence de cette démobilisation : le nombre d?étalons au niveau des huit stations de monte a régressé de manière inquiétante ; certaines stations ont perdu la moitié de leurs attelages, comme c?est le cas de Aïn Boucif et Chahbounia, qui ne disposent aujourd?hui que de trois étalons barbe chacune en raison des pertes enregistrées durant la dernière décennie. Outre ces pertes, plusieurs chevaux barbe ont été vendus ou transférés, sans qu?il soit procédé au renouvellement des attelages, comme il est d?usage, afin de maintenir un certain équilibre et sauvegarder cette race. Le cheval barbe a été introduit dans les régions steppiques au XVIIe siècle. Sa présence a modifié depuis la physionomie hippique du pays, mais sa maniabilité, sa docilité et sa résistance ont fait sa renommée au point d?être adopté par les diverses communautés qui ont peuplé la région Centre du pays. Il sera tour à tour utilisé dans la cavalerie, la fantasia, comme animal d?apparat aussi, et était également utilisé dans le travail de la terre quand la situation l?exigeait.