Samia, secrétaire de l?Aair, a 24 ans. Son charme et sa grande douceur n?arrivent pas à dissimuler sa révolte. Souffrant d?une maladie rénale chronique, elle se fait dialyser trois fois par semaine. Elle montre du doigt, de sa main cicatrisée à la suite du cathéter planté dans son bras pour la dialyse, une photo géante prise en 1992. Elle n?avait à l?époque que 11 ans et avait participé avec ses «amis malades», dont la plupart sont morts, à une marche organisée par l?Aair à Alger-Centre revendiquant une meilleure prise en charge et une véritable politique de greffe du rein. «Nous ne voulons pas mourir», criaient-ils. Dans les rues, «près de 15 comités de wilaya étaient sortis dans cette marche. Les malades attendaient à l?époque la mort de quelqu?un pour prendre sa place dans la dialyse», déclare M. Hamdis, membre de l?association. «La plupart des enfants dialysés depuis 1989, notamment à l?hôpital Mustapha et Les Oliviers (avant d?être changé) sont morts parce qu?ils étaient mal dialysés», ajoute le Dr Foury. «Nous sommes choqués à chaque fois que nous revoyons les enregistrements, sur les cassettes vidéo, des déclarations de ces enfants décédés», dit-il. Il est dit que les enfants insuffisants rénaux de moins de 16 ans sont pris en charge à l?étranger, mais le Dr Foury dément cette information, car, selon lui, il existe une prise en charge mais pour les «superpistonnés» et pour une certaine catégorie seulement.