Musique L?Espagne était à l?honneur, hier, à la salle Ibn Khaldoun. Découvrant l?accent et les couleurs de Juan Martin, le public algérois s?est trouvé captif de sa musique et admiratif de sa prouesse artistique. L?artiste, jouant avec brio à la guitare, a assuré un remarquable récital musical inscrit dans la tradition flamenco, nuancée, çà et là, par quelques tons modernes et influences culturelles étrangères, donnant ainsi à sa musique une nouvelle rythmique (dynamique) et une esthétique plus attrayante et colorée. En accompagnant son jeu de guitare, de flûte, de derbouka ou encore de basse, Juan Martin a su imaginer des tableaux musicaux d?une beauté ibérique. La musique flamenco a été, par moments, rehaussée par le chant sublime d?une jeune chanteuse. Avec sa voix enrouée, mais envoûtante, elle a captivé l?assistance qui prêtait une oreille attentive. Une autre jeune chanteuse, en robe traditionnelle comme la première, s?est admirablement dévoilée au public dans une danse flamenco. Comme une Carmen, elle se mouvait avec délicatesse et dans des attitudes distinguées et pleines de grâce. Mêlant le chant et la danse à la musique, le concert de musique flamenco a revêtu un effet visuel riche et authentique. Le récital s?avère plutôt une création qu?un spectacle de représentation ; il se veut une recherche et dans la voix (le chant) et dans l?interprétation musicale (jeu des instruments) et enfin dans l?expression corporelle (danse), de manière à montrer un flamenco multidirectionnel, puisé dans des traditions diverses sans pour autant s?écarter de l?Andalousie. En inscrivant le flamenco dans une jolie contemporanéité, Juan Martin tient à préserver néanmoins l?identité originelle du flamenco. À souligner que ce concert de musique a été organisé par l?établissement Arts et Culture de la wilaya d?Alger.