Résumé de la 2e partie Dawna est certaine que son père est coupable. Elle passe tout le mois d?août 1989 à coller des affiches sur les quais, recherchant le bateau dont elle a fait un agrandissement. Et le procureur d'ajouter : «Dans une affaire comme celle-ci, on ne peut que prier pour obtenir ce genre de preuve, car le corps de Ruby M. n'a toujours pas été découvert, et il semble certain qu'il a brûlé dans l'incendie. Nous pouvons affirmer à présent que Rusty a tué sa femme à leur domicile, qu'il a transporté le corps dans sa voiture, jusqu'au bateau, pris la mer, déclenché un incendie, regagné le port avec la vedette qu'il avait louée préalablement, repris sa voiture qu'il a abandonnée sur la route de Los Angeles. Là, il a téléphoné à sa fille Dawna pour lui expliquer qu'il était en panne et devait rentrer avec une voiture de location. Ce qu'il a fait. Il avait ainsi constitué un alibi tout à fait crédible. Sans l?obstination de sa fille, nous n'en serions pas là.» C'est au tour du père de se présenter à la barre des témoins. Visage froid, durci, impénétrable, sans aucune trace d'inquiétude ou de remords, à peine une légère émotion de bon aloi. Il avoue, mais pas ce que l'on attend de lui : «Elle était dans la chambre, nous nous étions effectivement disputés pour une histoire d'argent ; elle prétendait que j'avais envoyé un chèque de 2 600 dollars à sa s?ur. Je suis passé par le garage pour aller dans mon bureau, à l'autre bout de la maison, chercher la preuve qu'elle se trompait. C'est de là que j'ai entendu le coup de feu. Quand je suis revenu dans la chambre, elle était morte, sur le lit ; elle s'était tiré une balle de son propre revolver dans la tête. ? Vous n'avez pas appelé à l'aide ? ? Je savais bien qu'on allait me soupçonner tout de suite, j'étais le coupable idéal. J'ai décidé de faire disparaître le corps. J'ai mis une casquette de base-ball sur sa tête, la visière à l'envers pour que l'on ne voie pas son visage, je l'ai portée dans la voiture et j'ai fait les cent cinquante kilomètres comme ça, jusqu'à San Diego. Ensuite, je l'ai mise dans notre bateau, je suis allé en louer un autre et j'ai pris la mer. J'ai mis le feu dans la cabine, tout le reste est exact. Mais je ne l'ai pas tuée. Elle s'est suicidée. Je n'ai fait que faire disparaître son corps.» Le procureur se penche vers le témoin : «Voulez-vous nous donner une raison à ce prétendu suicide ? ? C'est une affaire de famille, grave. Elle ne pouvait plus supporter de vivre avec de tels secrets. ? Quels secrets ? ? Elle a été violée par son père à l'âge de quatorze ans, elle a eu un enfant qu'elle a fait passer pour son frère, jus-qu'à notre mariage. Randy est l'enfant de l'inceste, je ne suis pas son père. Je ne suis pas non plus le père de Cindy, la cadette. ? Quelle preuve avez-vous ?» L'avocat de l'accusé intervient : «Votre Honneur, la police a fait pratiquer un test génétique qui prouve que Rusty M. ne peut pas être le père de Cindy. Le géniteur est un autre homme, mon client ignore son identité.» Ainsi, pour tenter de justifier le prétendu suicide de sa femme, Rusty lance à deux des enfants qu'il a élevés : «Toi, tu es né d'un inceste» ; «Toi, tu n'es pas ma fille»? L'émotion est terrible sur le banc de la famille. Cindy déclare : «Je te hais encore plus !» Randy se tait. Le poison de cette affirmation vient de le clouer sur place, et sa mère n'est plus là pour l'en débarrasser ou l'en soulager. Dawna serait donc, d'après le père, l'unique enfant de son sang... Et, paradoxe, c'est elle qui l'a confondu. (à suivre...)