Résumé de la 5e partie La frégate, qui emmène Théodosia auprès de son père à New York, est partie le 21 décembre 1912. Le voyage doit durer, si tout va bien, cinq jours. Le cinquième jour, l?ex-vice-président des Etats-Unis, devenu procureur, est au port de New York, mais «le Patriote», le navire qui doit ramener sa fille de Caroline du Sud, n?arrive pas. ? Que se passe-t-il ?, demande-t-il, inquiet, au personnel du port. ? Le navire aura pris du retard, il faudra patienter, monsieur ! Aaron Burr retourne le lendemain au port, mais la frégate n?arrive toujours pas. Deux, trois jours passent, puis une semaine. Il s?inquiète et écrit à son gendre. «Etes-vous sûr que ma fille est bien partie de Georgetown ? Voilà plusieurs jours que j?arpente les quais du port de New York. En vain !» Joseph Alston répond aussitôt, sur le même ton inquiet. «Mon ami, notre chère Théodosia est bien partie le 31 décembre? Je suis mortellement inquiet sur son sort ! J?espère qu?il ne s?agit que d?un retard et que lorsque ma lettre vous parviendra, elle sera arrivée? Je ne supporterai pas qu?il lui soit arrivé quelque chose !» Mais Théodosia et les personnes qui l?accompagnent dans la frégate ne parviendront jamais à New York. Et après quelques semaines d?une correspondance affolée, Joseph Alston et Aaron Burr doivent se rendre à l?évidence, la mort dans l?âme, que la frégate «Le Patriote» a disparu en mer, corps et biens. L?époux et le père n?ont plus que le courrier pour se dire leur peine mutuelle. «Voilà qu?après la mort de mon cher fils, écrit Joseph Aaron, je perds mon adorable épouse. Je ne comprends pas comment la Providence peut s?acharner de la sorte sur moi ! Je ne comprends pas cet acharnement du sort?» La réponse de Burr est aussi pathétique. «Et moi, mon ami ? Ma fille est ce qui me restait de plus cher au monde ! Elle était ma seule parente ! Voilà longtemps que je ne l?aie vue et au moment où je reviens en Amérique, elle perd son cher fils ! Mon petit-fils qui porte mon nom et que je voyais déjà me succédant? J?étais soulagé d?apprendre qu?elle allait me rejoindre? Dans mes rêves, je la serrais déjà dans mes bras, je l?embrassais, je lui rappelais le souvenir de sa chère mère? Et voilà que le destin me l?enlève?» Un destin bien cruel ! Des recherches sont entreprises sur le trajet de la frégate. En vain ! Aucune trace d?épave n?est retrouvée. On a pensé que le bateau a été coulé par la flotte britannique qui tenait le blocus de la côte américaine, mais les Anglais vont affirmer qu?ils n?ont rien fait de tel. On a pensé aussi à une attaque des pirates, nombreux dans les parages à cette époque, mais on n?a pas trouvé d?épave du bateau. Si le père de Théodosia, en dépit de son chagrin, va surmonter le coup et survivre encore plusieurs années à sa fille, son époux, le gouverneur Alston, lui, ne se relèvera jamais de sa perte. Il tombe malade, dépérit, miné par la douleur, et finit par mourir au bout de cinq années. (à suivre...)