Selon les résultats d?une enquête réalisée en 2005 par le Groupe de recherche en anthropologie de santé d?Oran (Gras), nos jeunes vivent un malaise profond. Qu?ils soient étudiants ou chômeurs, les uns se tournent vers la mer qui incarne l?espoir du départ et l?émigration, les autres vers «Madame Courage» surnom donné aux cachets de drogue. Tous ces aspects de la vie de notre jeunesse ont fait l?objet d?une enquête qualitative réalisée par le Groupe de recherche en anthropologie de santé d?Oran (Gras). Le rapport préliminaire de cette enquête a été exposé avant-hier, lors d?une journée d?étude sur «la restitution des résultats de l?enquête qualitative sur les jeunes», organisée à l?hôtel El-Marsa (Sidi Fredj) par la direction de la population du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en collaboration avec le Gras. Cette journée d?étude tend à développer la réflexion en vue d?élaborer des plans d?action spécifiques et adaptés à cette catégorie de population, selon le ministère. «C?est une enquête qualitative, menée par le groupe de recherche en anthropologie de la santé d?Oran, pour approfondir les résultats de l?enquête algérienne sur la santé de la famille. Cette dernière a regroupé 20 400 ménages dont 7 000 jeunes du territoire national dans une approche représentative de la population algérienne. Même s?il y a eu une baisse sensible, ces jeunes occupent encore une part importante de la population générale dont 33% sont âgés de 15 à 29 ans. Je crois que l?objectif lié à l?intégration des jeunes comme une composante du développement et à une meilleure connaissance de cette frange de la population est essentiel dans les démarches du développement. Les jeunes d?aujourd?hui sont les parents de demain», estime le Dr Nacera Kedad, directrice de la population au ministère de la Santé. Selon le rapport préliminaire de l?enquête qualitative sur les jeunes, l?étude a consisté à valoriser longuement le point de vue propre des jeunes sur leurs expériences sociales. Comment décrivent-ils leurs activités quotidiennes ? Comment gèrent-ils leur temps ? Comment se passent leurs relations avec leurs familles ? Comment évoquent-ils leur santé, leur imaginaire, leur avenir ? L?enquête a été réalisée par un groupe de chercheurs, de psychologues et de sociologues, auprès de 42 garçons et 31 filles à Oran ciblant trois catégories de jeunes : les étudiants à l?université d?Es-Senia et Bir El-Djir, les chômeurs et les délinquants issus des quartiers qui «font peur» à Oran notamment Bab El-Hamra et Victor-Hugo. En voici quelques extraits.