Les maladies que l?on connaît traditionnellement ont des noms algériens, aussi bien en arabe qu?en berbère : buhamrun (arabe) et tabuzegaght (berbère) pour la rougeole, bussefayar et sawragh pour la jaunisse, ledjrab et azedjid? pour la gale. Les maladies d?autrefois, aujourd?hui éradiquées, ont gardé également leurs noms : ainsi t?a?un (la peste) et lbars? (la lèpre). Des maladies n?ont pas de dénomination propre, mais sont décrites par des périphrases, ce qui évite de recourir à l?emprunt. C?est le cas du diabète appelé mard? ssekar (maladie du sucre) ou de la conjonctivite appelée mard? al ?înin (maladie des yeux). Mais le français s?est introduit dans les vocabulaires traditionnels pour désigner, seul ou en doublet, les termes traditionnels. Ainsi, lberd, qui désigne traditionnellement les maladies de la poitrine et notamment la tuberculose est souvent remplacé par birkiloz, de «tuberculose» et «tuberculeux» par mberkel. Ce dernier mot a même servi de base à la formation d?un verbe, tberkel ou bberkel (être tuberculeux). Les rhumatismes, appelés traditionnellement buzellum, du mot berbère azellum (torsade) n?est plus guère utilisé que par les vieilles personnes : on le remplace par rumatiz. Legradjem, littéralement «les gorges», forme concise de mard? legradjem (maladie de la gorge) est remplacé par lanjin de angine, ssdar (poitrine) ou branchit pour bronchite, lkerch littéralement «ventre» par ladiari de diarrhée, etc. Quelques maladies ne sont désignées que par des noms empruntés : ainsi la poliomyélite est appelée lapolio (le terme du classique chalal ne s?est pas imposé), le cancer est appelé lkansir.