L?hiver, c?est la pluie, mais c?est aussi le froid. Un froid qui peut être doux, h?lu, ou au contraire rigoureux, qas?ah?. Le froid, c?est, en arabe, lberd, le verbe est bred : bred lh?al (il fait froid), bred-t (j?ai froid) etc. Le diminutif de lberd, c?est lebruda : le mot désigne alors, non plus le froid, mais la fraîcheur, le vent doux, la brise qui souffle par les chaudes journées d?été. Et si on a peur du froid de l?hiver, on recherche la fraîcheur de l?été? Pour le froid, le berbère emploie le mot assemid?, le verbe, lui, est ismid?. C?est de ce mot également que l?on tire le nom fraîcheur, tasmud?i. Signalons que le mot lberd est employé aussi bien en arabe qu?en berbère pour désigner la pneumonie et la tuberculose, maladies causées, selon une opinion courante, par le refroidissement? Le gel est ldjlid en arabe et agris en berbère. Dans Ces langues, on dit it?ih?, yet?eghlay (il tombe). Le gel, en effet, vient du froid qui descend du ciel. Les mêmes mots désignent le verglas qui se forme à la surface du sol quand l?eau stagne sur une surface très froide. Le mot qui désigne la grêle est, en berbère, abruri, le mot est passé dans les dialectes arabes sous la forme : tebruri. Mais la grande intempérie de l?hiver, c?est la neige : teldj en arabe et adfel en berbère. C?est elle qui installe durablement le froid non seulement dans les zones où elle tombe, mais aussi dans les régions limitrophes. Un proverbe kabyle, mais que l?on retrouve ailleurs, dit à ce propos : «La neige tombe dans la montagne, mais sa rigueur se ressent dans la plaine.» Ce proverbe est également utilisé pour évoquer les conséquences lointaines d?un acte?