Constat Le Salon du livre ne connaît pas une grande affluence. Organisée par la Bibliothèque nationale et le Syndicat des éditeurs algériens, la 5e édition du Salon national du livre, dont l?inauguration a eu lieu mercredi, accueille toute l?édition algérienne et en fait connaître ainsi la production. Aux côtés des éditeurs, quelques libraires, comme El- Kitabi, une librairie versée dans les livres de jeunes, ont tenu à participer à ce Salon qui se tient jusqu?au 13 mai. «C?est la première fois que nous participons au Salon», déclare Mme Terrar, directrice de la librairie, ajoutant que sa participation s?exprime par un besoin d?aller vers l?autre et de voir ce qui se fait ailleurs. «A un moment, il faut sortir de son lieu de travail et aller vers le lecteur ; c?est aussi pour nous faire connaître dans ce marché qu?est l?édition, et présenter nos objectifs et ce qu?on fait ; c?est également prendre la température, c?est-à-dire voir comment ça se passe dans ce genre de rencontre, voire étudier le terrain.» Toutefois, Mme Terrar déplore le manque de communication dans ce salon. «L?événement n?est pas aussi médiatisé qu?il devrait l?être», dit-elle. Le Salon ne connaît effectivement pas une grande affluence. Pareil constat formulé par M. Chikh, directeur des éditions Apic, qui relèvera «l?absence d?une programmation de communication sérieuse permettant la promotion du Salon et qui a dû se faire une semaine avant l?événement». Et déplorer la difficulté pour une maison d?édition algérienne de se frayer un chemin dans le marché du livre et ce, à défaut d?une vraie politique du livre. «Notre objectif consiste à ouvrir un vrai débat autour du livre et nous essayons d?impliquer les autorités concernées dans une politique. Nous sommes étouffés par les importateurs, les pirates et les commerciaux qui ne voient dans le livre qu?un moyen lucratif». «S?il n?y a pas une politique du livre, l?édition ? et la production ? nationale aura des difficultés à émerger. Elle disparaîtra», souligne-t-il. M. Chikh explique que l?édition n?est pas un simple fait d?éditer un livre, il s?agit plus d?un travail consistant à produire, à répandre et à promouvoir la réflexion, notamment la pensée et la culture algérienne. Par ailleurs, M. Chikh se désole du fait que l?édition algérienne ne s?inscrive pas encore dans une démarche et une stratégie d?action professionnelle. «L?édition algérienne dans l?ensemble n?a pas encore atteint un niveau professionnel, même si l?on peut relever, çà et là, quelques éditeurs qui travaillent dans un esprit professionnel.»