Avec un socle rond de granit rouge de dix mètres et la statue de bronze proprement dite de huit mètres, le monument dédié au général de Gaulle, qui doit être inauguré demain, lundi, par les présidents français Jacques Chirac et russe Vladimir Poutine, occupe l'une des premières places parmi les sculptures monumentales qui ornent Moscou. Il est dû au grand spécialiste du genre, le Géorgien Zourab Tsereteli et dont les nombreuses ?uvres ? dont un Pierre le Grand de 25 m juché sur un bateau ? très présentes dans le paysage urbain moscovite, suscitent des sentiments contradictoires. Si les dimensions et les matériaux font penser aux grandes statues asiatiques, turkmènes ou nord-coréennes, l'environnement de la statue fait qu'elle n'apparaît pas écrasante : elle est placée au centre de l'immense demi-cercle doré de l'hôtel Cosmos, dessiné à la fin des années 1970 par un architecte français et comptant 1 500 chambres, dans le nord de Moscou. Qui plus est, le général de Gaulle, au garde-à-vous, l'air sévère dans son uniforme, oreilles et nez massifs, regarde par-dessus le viaduc d'une autoroute urbaine en face ? et il est regardé surtout depuis les véhicules qui y passent, ce qui justifie également son gabarit.