Reconnaissance Pour les Anciens, les Babyloniens passent pour les fondateurs de l?astrologie. Un de leurs prêtres, Bérose, qui a écrit, en grec, un ouvrage exposant les connaissances accumulées par son peuple au cours des millénaires, le soutient. Quoi qu?il en soit, on sait que c?est sur cet ouvrage, aujourd?hui malheureusement perdu, que les Grecs ont fondé leurs théories de l?astrologie, puis de l?astronomie. Les Babyloniens passent également pour être les fondateurs de la plupart des sciences divinatoires : oniromancie ou interprétation des rêves, ornithomancie ou divination par le vol ou les entrailles des oiseaux, physiognomonie ou divination par les formes du corps? Dans la conception des Anciens, la magie était à la fois une arme défensive pour se protéger des attaques des démons et des sortilèges, et un moyen offensif qui, employé par des criminels, pouvait causer de grands torts. Les sorciers avaient le pouvoir, croyait-on, d?invoquer les démons et de les utiliser pour rendre les gens malades, empêcher les femmes de concevoir ou fomenter des disputes entre époux. C?est pourquoi, tout en les craignant et en sollicitant leurs services, on les redoutait. Une tablette, retrouvée dans les ruines de la Bibliothèque du roi Assurbanipal, et qui remonte au XVIIe siècle avant J.-C., parle de l?action combinée des démons et des sorciers : «Ils s?abattent sur les pays, les uns après les autres, ils élèvent les esclaves au-dessus de leur rang, ils chassent la femme libre de la maison où elle a mis au monde, ils font tomber les oiseaux de leurs nids, ils poussent les b?ufs devant eux, ils emportent les brebis?» Certains démons, comme Nantar, étaient particulièrement dangereux. D?autres, comme Nin-dar ou Paku, étaient bénéfiques et on invoquait leurs noms dans les prières pour se protéger des sorciers. La conception du monde des Babyloniens est d?essence magique. De leur avis, il n?y a pas d?événement fortuit, tout être ou toute chose, y compris les dieux, sont soumis aux lois qui président la marche du monde. Le rôle des sages est de déterminer, dans les faits les plus anodins, comme le cri d?un animal ou la forme d?un nuage, les manifestations de ces lois. Ces lois ne sont pas tyranniques, mais au contraire libèrent l?homme des surprises du hasard. Elles réduisent le chaos originel en instaurant l?harmonie et l?unité. C?est cette harmonie que les démons et les sorciers malfaisants tentent de rompre par leurs maléfices.