Niveau La prestation du quartet était élégante et de bonne facture. Le festival culturel européen s?est poursuivi, mardi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth). Il s?annonce encore plus beau et plus musical avec la prestation musicale de l?ensemble polonais Royal String Quartet, une formation de quatre jeunes (deux femmes et deux hommes) créée en 1998 à l?Académie de musique à Varsovie. La prestation de la formation était notable. Royal String Quartet a captivé l?assistance pas si nombreuse. C?était dans une atmosphère légère, une ambiance sympathique et accueillante que le quartet a interprété des compositions de Mozart, de Karol Szymanowski et enfin de Stanislas Moniuszko. Son jeu agréable et savoureux se faisait dans une souplesse exquise du geste ; celui-ci était plein de teneur, chargé de tendresse et regorgeant de charge émotives, entraînant en conséquence l?ouïe dans des mondes éthérés, et au-delà de toutes frontières. Les quatre instrumentistes (Izabella Szalajzimak au premier violon, Eliwira Przybylowska au deuxième violon, Marek Czech à l?alto, et enfin Michal Pepol au violoncelle), ont mené d?un bout à l?autre du récital qui s?est distingué par un tempérament serein, une expression musicale belle et harmonique, ne laissant poindre aucune défectuosité ni décalage. Ils ont joué une musique posée, élégante et soigneusement combinée. C?était une musique se voulant entraînante, par ailleurs, voire hospitalière, puisqu?elle s?ouvrait à l?ouïe et lui offrait de purs moments de sérénité et de béatitude. Une musique se voulant aussi élévation, plénitude. Exaltation de l?âme. Dégourdissement de l?esprit. Evasion vers des mondes intérieurs. S?épanchant agréablement de sensualité, cette musique à laquelle s?est livré le quartet exprimait une joie intérieure, un bonheur fait d?amour et de sollicitude. C?était une expression sensiblement marquée par la complicité des instrumentistes, et cela dans une parfaite maîtrise du jeu. Le jeu du quartet s?était traduit par une recherche dans le style et également par ce souci de donner à l?expression un caractère personnel. Un souci s?exprimant dans une exécution des partitions avec rigueur, parfois avec fougue, et dans un état d?esprit cohérent, clairvoyant. Les différentes partitions jouées par le quartet dénotait un lyrisme favorable à l?évasion dans un remarquable onirisme. C?était un beau récital musical.